UN "PLAN D'URGENCE" CONTRE LES VIOLENCES LGBT PRÉSENTÉ LUNDI
PARIS (Reuters) - Un "plan d'urgence" destiné à prévenir et mettre fin aux violences homophobes en France sera présenté lundi en conseil des ministres, a annoncé jeudi la secrétaire d'Etat chargée de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa, dans un contexte de regain d'agressions contre des personnes LGBT.
"Ce plan mobilisera tout le gouvernement pour mettre fin à cette montée d'agressions homophobes et LGBTphobes", a-t-elle dit à Reuters à l'issue d'une réunion de plus de deux heures à l'Elysée entre une quinzaine d'associations LGBT et Emmanuel Macron.
Il comportera un "volet éducation, un volet communication - c'est un combat culturel que de lutter contre l'homophobie, il faut dézinguer des préjugés et des peurs qui mènent parfois à la haine - et un volet pénal de répression pour faire en sorte que les plaintes soient mieux accompagnées, mieux instruites et qu'elles donnent lieu à des condamnations lorsqu'il y a des agressions", a-t-elle ajouté.
Selon l'Elysée, le nombre d'interventions de sensibilisation en milieu scolaire devrait s'intensifier dans le cadre de ce plan qui devrait également déboucher sur le déploiement de 1.600 référents dans les commissariats afin d'améliorer l'accueil des personnes victimes d'agression - une demande récurrente des associations.
Ce plan pourrait se traduire par une hausse du budget actuellement dédié à la lutte contre les LGBTphobies, a-t-on indiqué, sans donner plus de précisions. Au-delà de ce "plan d'urgence", un "plan plus global" sera élaboré en concertation avec les associations et sera présenté en 2019, a-t-on ajouté.
Le 29 octobre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé de futures "mesures concrètes" pour lutter contre des violences "indignes de la France" après une série d'agressions contre la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bi, trans) en France.
Selon le rapport annuel de SOS-Homophobie publié en mai, le nombre d'actes hostiles aux personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles signalés à l'association a augmenté de 4,8% en 2017.
Le ministère de l'Intérieur fait pour sa part état d'une augmentation de 15% du nombre de plaintes pour agressions homophobes depuis le début de l'année 2018.
"Il faut qu'on arrive à ne plus considérer comme étant naturel le fait de se faire agresser parce qu'on est une lesbienne ou une personne trans", a souligné Catherine Tripon porte-parole de l'Autre cercle, à l'issue de la réunion à l'Elysée, jugeant intolérable "de se faire tabasser au 21e siècle parce qu'on est simplement amoureux de quelqu'un du même sexe."
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)
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