Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Un plan biodiversité pour échapper à la catastrophe
information fournie par Reuters 04/07/2018 à 19:03

UN PLAN BIODIVERSITÉ POUR ÉCHAPPER À LA CATASTROPHE

UN PLAN BIODIVERSITÉ POUR ÉCHAPPER À LA CATASTROPHE

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a dévoilé mercredi un plan en faveur de la biodiversité, une urgence aux yeux de Nicolas Hulot, qui se décline en quelque 90 mesures allant de la lutte contre l'artificialisation des sols au soutien financier à une agriculture vertueuse.

L'ambition du ministre de la Transition écologique relayée par le chef du gouvernement, Edouard Philippe, est d'ériger la biodiversité en grande cause, au même titre que la bataille contre le changement climatique.

"Il faut que les Français comprennent que la situation est catastrophique", alerte-t-il dans une interview au Parisien parue mercredi. "Pour inverser la tendance, il faut un front mondial et je veux que nous soyons en situation de leadership."

D'innombrables études et des signaux en tout genre montrent un déclin de la biodiversité partout dans le monde, France incluse : en mars, le CNRS et le Muséum d'histoire naturelle de Paris ont par exemple attiré l'attention du grand public sur la disparition "vertigineuse" des oiseaux dans les campagnes.

Le catalogue de mesures imaginées pour endiguer ce phénomène a été adopté lors d'une réunion regroupant des représentants des grands ministères, qui ont chacun apporté leur pierre - signe, selon l'exécutif, que la mobilisation est générale.

Entre autres objectifs, le gouvernement souhaite stopper l'artificialisation des sols, qui entraîne la destruction des écosystèmes indispensables à la survie des espèces animales.

Près de 60% de la construction se fait actuellement par artificialisation, contre laquelle les équipes gouvernementales successives ont pris des engagements restés jusqu'à présent sans effets tangibles.

A cette fin, sera inscrit dans le projet de loi sur le logement - dit projet de loi Elan - l'obligation pour les collectivités de lutter contre l'étalement urbain et de favoriser la densification, et le renforcement du pouvoir des préfets sur les opérations d'aménagement commercial.

"L'apogée des grandes surfaces démesurées est derrière nous", dit Nicolas Hulot dans son interview au Parisien.

A terme, l'exécutif prévoit de se fixer une échéance pour parvenir au "zéro artificialisation nette des sols", un objectif impliquant de compenser l'artificialisation de certaines surfaces par la restitution de zones équivalentes à la nature.

Ce calendrier sera défini après une concertation, notamment avec les collectivités, précise-t-on à Matignon.

"IMMENSE SATISFACTION"

Le volet agricole du plan inclut une enveloppe de 150 millions d'euros qui permettra de rémunérer les agriculteurs participant à la protection des écosystèmes, notamment en plantant des haies d'arbres dans les plaines céréalières.

Cinquante millions d'euros doivent également être alloués à l'agriculture biologique, selon Nicolas Hulot.

Pour mettre fin au rejet de plastique dans les océans d'ici à 2025, il est par ailleurs prévu de supprimer 12 produits à usage unique, comme la vaisselle jetable, en commençant par les pailles et les bâtonnets en plastique dès 2020.

Le gouvernement souhaite aussi concevoir un indicateur permettant de mesurer "l'empreinte biodiversité" des entreprises - sans qu'on sache pour l'heure comment sera utilisé cet outil.

Dans un autre registre, il s'engage à créer ou étendre une vingtaine de réserves nationales d'ici à 2022 et promet d'inaugurer l'an prochain un parc national sur le plateau de Langres, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne.

Sur Twitter, la sénatrice Les Républicains Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques, s'est dite "très en colère", jugeant "irrespectueux, cynique et irresponsable" de présenter un tel plan alors même, écrit-elle, que la loi biodiversité de 2016 n'est pas encore appliquée.

Au ministère de la Transition écologique, on souligne à l'inverse "l'immense satisfaction" de Nicolas Hulot, qui ne fait pas mystère, depuis sa nomination il y a un peu plus d'un an, de ses doutes et de ses mécontentements passagers, au point de laisser planer par moments la menace d'une démission.

En mai, il avait déclaré qu'il ferait un bilan au cours de l'été, prélude à "un moment de vérité".

Dans Le Parisien de mercredi, le ministre, qui tire son influence de sa popularité quasiment inégalée au sein du gouvernement, estime cependant qu'il ne prendra de vacances "sans doute pas avant cinq ans".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer