Le despote turc Recep Tayyip Erdogan concentre tous les pouvoirs dans ses mains sauf un : l'économie. Il a pris ces dernières années le contrôle de l'armée, de la police, de la justice et des médias. Il a écarté, un par un, tous ceux qui lui résistaient. Il a fait réformer la Constitution afin de cumuler, depuis le mois dernier, les pouvoirs de chef de l'État et de chef du gouvernement. Mais c'est justement lorsqu'il a cherché à prendre aussi le contrôle de l'économie que le dérapage a commencé.
Sa prétention affichée d'empêcher la Banque centrale turque, théoriquement indépendante, de relever les taux d'intérêt pour enrayer les fuites de capitaux a au contraire accéléré celles-ci. Sa décision de nommer son gendre, l'inexpérimenté Berat Albayrak, à la tête du ministère des Finances à la place du respecté Mehmet Simsek, a miné la confiance des investisseurs. En voulant s'arroger tous les pouvoirs, le dirigeant turc a révélé son talon d'Achille. Résultat, il est confronté aujourd'hui à sa pire crise économique depuis son arrivée au pouvoir en 2002. La tourmente met à l'épreuve le système autocratique qu'il a patiemment installé.
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Boucs émissaires
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