À lui seul, il incarne un demi-siècle d'islamisme tunisien. Son itinéraire militant « a commencé en 1964 ». Il est l'un des pionniers en la matière dans ce pays du Maghreb. En pré-campagne, Abdelfattah Mourou reçoit la presse internationale à demeure. Comme un signe de ses liens distendus, mais réels, avec le parti dont il est membre fondateur depuis 1981. Il explique, très jésuite pour le coup, « être le candidat soutenu par Ennahdha, mais pas le candidat d'Ennahdha ». Il en est membre fondateur, mais ses rapports ont toujours été complexes avec Rached Ghannouchi, le président du parti depuis 1991. Il parle avec l'assurance de l'avocat qu'il est, la malice dont il est capable, un côté ludion qui lui permet d'être le visage avenant d'un parti qui a toujours divisé la société. Dans une villa sans ostentation située à quelques dribbles du stade de La Marsa, face à l'Association des correspondants de la presse étrangère en Afrique du Nord, il jongle d'un sujet à l'autre, étrille la situation politique et croit en ses chances. Tout à l'heure, il partira pour Sfax, le lendemain à Kelibia. Sa plaidoirie est désormais à vocation présidentielle. Sa candidature relève pourtant d'un imprévu de l'histoire, d'une conjonction d'événements qui a balayé les calculs politiciens.Lire aussi Tunisie : la stupéfiante stratégie des islamistesLire aussi Tunisie : ces favoris de la présidentielleLire aussi Tunisie - Présidentielle : le combat...
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