Chroniqueur religieux pendant des décennies au Monde, pour lequel il a ? notamment ? couvert le long pontificat de Jean-Paul II, Henri Tincq reste un observateur avisé des arcanes du monde catholique. Sonnée comme nombre de croyants par l'accumulation de scandales qui entachent l'Église, cette fine plume livre une analyse sans fard de la crise actuelle que traverse l'institution chrétienne dans un livre engagé et didactique, Vatican, la fin d'un monde (Éditions du Cerf). Entretien avec l'un des meilleurs spécialistes du catholicisme, qui pousse le pape François à aller encore plus loin dans sa volonté de mettre un terme au cléricalisme.Le Point : Vous faites un parallèle entre la crise actuelle au sein de l'Église catholique et la chute du système soviétique dans les années 1980. Vraiment ?Henri Tincq : On assiste à un effondrement du système de pouvoir catholique. Ce qui est en jeu, c'est une terrible crise morale nourrie par des révélations de crimes sexuels sur des enfants, sur des séminaristes et même sur des religieuses, et par des allégations de « double vie » de cardinaux, d'évêques, etc. À cette crise de moralité s'ajoutent une crise de gouvernance, puis une crise doctrinale. C'est une crise globale, « systémique », comme dit le pape François lui-même. L'Église demeure et restera cette communauté de personnes croyant dans les Évangiles et le Christ. Mais l'enjeu de la crise catholique aujourd'hui est la fin d'un...
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