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Philippe à Bastia pour l’acte 2 de la relation Corse-Etat
information fournie par Reuters 03/07/2019 à 22:12

PHILIPPE À BASTIA POUR L’ACTE 2 DE LA RELATION CORSE-ETAT

PHILIPPE À BASTIA POUR L’ACTE 2 DE LA RELATION CORSE-ETAT

BASTIA, Corse (Reuters) - Le Premier ministre, qui effectue une visite de deux jours en Corse, a renoué mercredi avec les dirigeants locaux le fil de la discussion rompu depuis le boycott en avril dernier par la majorité nationaliste de la venue du président de la République.

"Je suis venu vous parler de la Corse de demain, plus encore, je suis venu vous écouter me parler de la Corse de demain", a déclaré Edouard Philippe, devant un parterre d’élus, de chefs d’entreprise et d’acteurs de la société civile au coeur de la citadelle de Bastia.

Tout en revendiquant la nécessité de mener un "dialogue de qualité", il a exprimé le souci d’une "exigence du concret", qui devrait, selon lui, transparaître dans l’acte deux de la décentralisation. Cette réforme prévue en septembre sera placée sous l’égide de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.

"Le cadre sera défini avant les échéances électorales pour pouvoir prendre en compte les spécificités de chacun des territoires", a-t-il précisé. "La Corse aura toute la place qui lui revient. Une place qui tiendra compte de ses spécificités liées à son insularité, ainsi qu’à ses caractéristiques géographiques, économiques ou sociales".

Il a confirmé le souhait du chef de l’Etat d’établir une révision de la Constitution "en la recentrant sur trois priorités : les territoires, la participation citoyenne et la justice".

Il a signé le pacte régional d’investissement dans les compétences, une action visant à soutenir la formation et l’emploi mais aussi un plan de lutte contre la précarité - près d'une personne sur cinq vit sous le seuil de la pauvreté en Corse.

Dans le droit fil de ce qu’avait esquissé Emmanuel Macron, il également annoncé la poursuite du PEI - le plan exceptionnel d’investissement issu des accords Matignon de 2002 qui avait déployé deux milliards d’euros pour rattraper le retard structurel de la Corse. Ce projet devrait se mettre en place via le plan de transformation et d’investissement pour la Corse.

PAS DE PRISE EN COMPTE DU PROBLÈME POLITIQUE

Ces annonces ont été diversement commentées dans le camp nationaliste, à commencer par le président de l’exécutif Gilles Simeoni qui a déclaré à Reuters qu’il s’agissait d’un "discours de droit commun" auquel il manquait une inflexion politique.

Dans son allocution qui avait précédé celle d’Edouard Philippe, le chef de l’exécutif local a réaffirmé sa "disponibilité pour aborder des sujets" mais ne souhaitait pour autant "oublier les fondamentaux".

"La question corse n’est pas seulement économique, culturelle et sociétale, mais elle est politique", a-t-il affirmé, tout en se disant "persuadé qu’il restait un chemin pour l’émancipation" compatible "avec la République".

Le président de l’assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, y a vu un seul point nouveau : "l’annonce par le premier ministre du retrait de la procédure contestant l’attribution du marché de la fibre optique par la collectivité de Corse à SFR".

La préfecture avait émis un référé pour favoritisme régional, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire, une action qui avait été perçue par les élus locaux comme une "déclaration de guerre".

Pour le reste, il demeure circonspect. "Nous n’attendions pas quelque chose d’extraordinaire, mais il n’y a eu aucune annonce, sinon la volonté de ne pas prendre en compte la dimension politique corse et des quarante ans de conflit", a-t-il déclaré.

Le président de l’agence pour le développement économique de la Corse, le leader du Parti de la nation corse (PNC), Jean-Christophe Angelini a été plus critique, estimant que cette visite était "catastrophique".

"Au nom du PNC, j’estime qu’il s’agit d’un discours normalisateur qui va à l’encontre du principe de différenciation qui était conforme à la volonté générale. On ne peut pas dire : 'à Bastia, comme à Cahors ou Vesoul', comme il l’a fait", a-t-il estimé, voyant dans l’action du gouvernement une volonté de "recentralisation" et une envie de noyer la question politique dans une "approche technique et technocratique".

Le Premier ministre rencontrait en fin de journée des maires autour de la question de l’urbanisme et le lancement de l’agenda rural. Il se rendra jeudi en Corse-du-Sud pour évoquer les thèmes de la revitalisation des territoires, du patrimoine et de l’énergie.

(Paul Ortoli, avec Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse et Caroline Pailliez)

1 commentaire

  • 03 juillet 23:28

    Vous devrez accepter 30% de migrants fuyant la misère de la Planète ....Vous m'avez bien compris ...


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