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Macron reçoit Erdogan, partenaire crucial et "illibéral"
information fournie par Reuters 04/01/2018 à 19:50

MACRON REÇOIT ERDOGAN, PARTENAIRE CRUCIAL ET "ILLIBÉRAL"

MACRON REÇOIT ERDOGAN, PARTENAIRE CRUCIAL ET "ILLIBÉRAL"

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron reçoit vendredi son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, acteur clé des crises régionales, en particulier syrienne, auprès duquel il défendra les libertés publiques.

Entre les deux présidents, "la relation de travail est très régulière et très directe", dit-on à l'Elysée. "Ce dialogue très direct fonctionne bien, on a des échanges de fond, rien n'est mis sous le tapis."

"Nous avons fait un très bon début avec Macron", a confirmé Recep Tayyip Erdogan dans un entretien à LCI diffusé jeudi.

Outre la Syrie, "qui occupe la très large majorité du temps dans les entretiens", selon l'Elysée, ils s'entretiendront de la situation dans le Golfe et en Libye et de l'instabilité née de la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

En Syrie, la Turquie participe au processus dit d'Astana, par lequel elle organise, aux côtés de la Russie et de l'Iran des discussions visant à faire baisser la tension, en parallèle au processus mené par l'Onu à Genève.

Un "congrès du dialogue national" syrien doit se tenir les 29 et 30 janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi, ont annoncé ces trois pays fin décembre.

Emmanuel Macron a répété mercredi ses réserves devant des journalistes : "Je ne suis pas un soutien du processus d’Astana et de Sotchi parce que, de fait, il donne une carte blanche à l’hégémonie régionale iranienne".

La France estime que le processus d'Astana a permis d'apaiser la situation sur le terrain mais qu'un véritable processus politique est nécessaire en Syrie.

La Turquie soutenant parallèlement le processus de Genève, elle joue un rôle pivot, souligne l'Elysée.

Recep Tayyip Erdogan a fait état sur LCI d'une "unité de pensée entre la France et la Turquie" sur la Syrie, évoquant la nécessité d'un départ du président Bachar al Assad.

LIBERTÉS PUBLIQUES

Alors que plus de 50.000 personnes ont été emprisonnées en Turquie dans l'attente d'un procès, dans le cadre de la vague de répression qui a suivi le putsch manqué de 2016, Emmanuel Macron s'est engagé à plaider pour le respect des libertés publiques.

Il a souligné lors de ses voeux à la presse mercredi avoir directement demandé à Recep Tayyip Erdogan de libérer le photoreporter français Mathias Depardon et de l’étudiant en journalisme français Loup Bureau, qui ont pu quitter la Turquie.

Mais, "en Turquie, toujours aujourd'hui, plusieurs autres journalistes, en particulier européens, sont toujours détenus", a-t-il dit.

"Je continuerai d'évoquer, avec la Turquie, la situation des journalistes emprisonnés, empêchés d'exercer leur métier, dans quelques jours", a-t-il ajouté. "Je le ferai dans le respect mais avec le souci de défendre (...) nos valeurs et nos intérêts", une position valable pour la Turquie comme pour les autres "démocraties illibérales".

Selon le bilan annuel de l'association Reporters sans frontières, "la Turquie reste la plus grande prison du monde pour les journalistes professionnels (42 +1 collaborateur)".

"DEUX POIDS, DEUX MESURES", DIT ANKARA

Répondant jeudi aux propos d'Emmanuel Macron, le porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, a déclaré : "ce n'est pas parce qu'ils sont journalistes qu'ils ne vont pas commettre un crime".

"Nous voyons que nos amis européens, lorsqu'ils apprécient les menaces terroristes et de sécurité auxquelles fait face la Turquie, n'arrivent pas à comprendre leur ampleur. Ou pire, nous voyons malheureusement qu'ils ont deux poids, deux mesures".

A l'Elysée, on dit au contraire que la France ne méconnaît pas la situation particulière de la Turquie, avec une menace terroriste élevée et les conséquences de la tentative de putsch.

"Pour autant, la réponse ne peut pas, ne doit pas être la situation actuelle des libertés et droits fondamentaux en Turquie", dit-on.

L'ONG Amnesty International France a demandé jeudi à Emmanuel Macron de "s’engager davantage en faveur des droits humains en Turquie" et de "notamment plaider auprès de son homologue turc pour l’abandon immédiat des charges à l’encontre des membres d’Amnesty International Turquie, comme de tous les défenseurs des droits humains, des journalistes et des membres de la société civile, accusés sans fondement de lien avec le terrorisme".

La coopération dans la lutte antiterroriste sera également au coeur des discussions entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan, la France étant attentive aux retours des djihadistes des zones de combats et la Turquie au PKK, que la France considère elle aussi comme un groupe terroriste.

La coopération dans la défense, dans le cadre de l'Alliance atlantique, et la question du climat, la Turquie n'ayant pas ratifié l'Accord de Paris, seront également examinées.

(Jean-Baptiste Vey, avec Ali Kucukgocmen à Istanbul, édité par Yves Clarisse)

14 commentaires

  • 05 janvier 09:46

    on reçoit les dictateurs et emprisonneurs a tout vat.......


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