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Les détenus pour terrorisme libérables sous surveillance
information fournie par Reuters 06/06/2018 à 17:04

LES DÉTENUS POUR TERRORISME LIBÉRABLES SOUS SURVEILLANCE

LES DÉTENUS POUR TERRORISME LIBÉRABLES SOUS SURVEILLANCE

PARIS (Reuters) - Nicole Belloubet a assuré mercredi que les détenus condamnés pour faits de terrorisme ou de droit commun radicalisés, et libérables prochainement, feraient l'objet d'un suivi spécifique mettant notamment à contribution l'ensemble des services de renseignement pénitentiaire et intérieurs.

Selon le ministère de l'Intérieur, près de 10% des détenus terroristes islamistes, sur un total de 512 à ce jour, sont susceptibles d’être libérés d’ici fin 2019 en France.

"Il y en aura une vingtaine cette année qui sortent, et puis à peu près une trentaine l'année prochaine", a précisé la ministre de la Justice sur BFM TV et RMC Info.

Selon elle, il faut y ajouter environ 450 détenus de droit commun radicalisés qui devraient sortir de prison en 2019.

Edouard Philippe a promis la semaine dernière un suivi "sans naïveté" de ces individus, sujet de préoccupation jugé "majeur" par le procureur de la République, François Molins.

"Le gouvernement est arc-bouté sur le suivi de ces personnes", a renchéri mercredi Nicole Belloubet. "Cela commence en détention. Ces gens-là sont évalués, ils sont placés ensuite dans des lieux de détention qui correspondent à leur niveau de dangerosité."

"Et quand ils sortent de prison, il y a deux mots clés : nous anticipons leur sortie et nous les suivons de manière extrêmement précise", a ajouté la garde des Sceaux.

Des fiches sont notamment élaborées par le renseignement pénitentiaire et transmises aux services de la sécurité intérieure ou du renseignement territorial, a-t-elle dit.

Les profils et les risques varient selon les individus, ce qui complique quelque peu la tâche. Les uns, potentiellement violents, peuvent représenter une menace à court ou moyen termes. D'autres peuvent tenter de partir dans les zones de conflit du Proche-Orient, d'autres encore se tourner vers le prosélytisme.

Depuis les attentats du 13 novembre 2015, des groupes d'évaluation départementaux (GED) réunissent des représentants de la police, du renseignement pénitentiaire et intérieur, de la justice, de l'Education nationale, des services sociaux, etc.

ÉCHANGES D'INFORMATION

Leur rôle est d'évaluer la dangerosité et l'évolution des détenus incarcérés pour terrorisme ou radicalisés, en mettant en commun les informations en possession de ces services.

En fonction des profils dressés dans ce cadre, les juges d'application des peines (JAP) peuvent imposer à ces détenus un suivi socio-judiciaire lors de leur libération.

Pour renforcer l'efficacité de ce dispositif, le gouvernement a décidé de mettre en place une strate supplémentaire au niveau des administrations centrales.

De nouvelles modalités d’échanges d’information entre le Bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP), créé au printemps 2017, et les autres services de renseignement ont ainsi été mises en place en février dernier, dit-on au ministère de l'Intérieur.

En amont de chaque libération de détenu condamné pour terrorisme ou suivi pour radicalisation, un contact préalable est ainsi établi entre le renseignement pénitentiaire et les services du ministère de l’Intérieur "afin de partager tous les éléments utiles au suivi de l’individu", explique-t-on.

L'expulsion éventuelle de ressortissants étrangers peut aussi être décidée avant la sortie de détention "lorsque les conditions le permettent", ajoute-t-on de même source.

Pour garantir la continuité du suivi, notamment en cas de déménagement, et veiller à la bonne application par tous les services de ce dispositif, il a été décidé de créer un groupe interservices de coordination au niveau national.

Cette unité de coordination des sortants de prison aura pour mission de veiller dans la durée à la bonne prise en compte de ces individus par un service chef de file.

"Cette cellule sera effective très prochainement", précise-t-on au ministère de l'Intérieur, selon lequel une première réunion des services concernés s’est tenue le 18 mai.

Elle sera pilotée par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), qui dépend du ministère de l'Intérieur et a officiellement absorbé lundi l'Etat-major opérationnel de prévention du terrorisme (Emopt), créé en juin 2015.

(Julie Carriat et Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet)

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