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Le "virage" à plusieurs inconnues du quinquennat de Macron
information fournie par Reuters 11/12/2018 à 15:24

LE "VIRAGE" À PLUSIEURS INCONNUES DU QUINQUENNAT DE MACRON

LE "VIRAGE" À PLUSIEURS INCONNUES DU QUINQUENNAT DE MACRON

par Marine Pennetier

PARIS (Reuters) - Une semaine après la volte-face sur la taxe carbone, les nouvelles mesures pour le pouvoir d'achat annoncées lundi en réponse à la crise des "Gilets jaunes" marquent un "virage" dans le quinquennat d'Emmanuel Macron, mais ses conséquences sont à ce stade difficiles à cerner, estiment des analystes.

Cent euros de plus au niveau du smic, annulation de la hausse de la CSG pour certains retraités et défiscalisation des heures supplémentaires : "C’est un vrai virage social auquel on a assisté", estime dans Libération l'économiste Philippe Aghion, qui a travaillé sur le volet économique du programme présidentiel.

"Fin janvier, de nombreux travailleurs et retraités constateront vraiment une différence dans leur porte-monnaie", ajoute-t-il au lendemain de l'allocution présidentielle. "Les mesures annoncées sont significatives. Et puis, il l'a dit, ce n'est qu’un début."

Confronté à une crise sans précédent, mis sous pression par l'opposition, les "Gilets jaunes" et une partie de sa majorité, le chef de l'Etat, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis le 2 décembre, était attendu au tournant lundi soir.

Perçu par l'opinion comme déconnecté de la réalité des Français, taxé de "président des riches" par l'opposition, il avait prévenu, par le biais de son entourage, qu'il annoncerait des "mesures concrètes et immédiates".

Au total, l'ensemble des annonces faites par l'exécutif ces deux dernières semaines pour tenter d'éteindre la colère des "Gilets jaunes" dépasse les 10 milliards d'euros - un coût qui fait planer une menace sur les engagements pris auprès de l'Union européenne en matière de maîtrise de déficit.

"PAS DE RUPTURE MAIS UN TOURNANT"

Dans ce contexte, l'allocution du chef de l'Etat, suivie par plus de 23 millions de téléspectateurs - un record pour une déclaration officielle - "n'a pas constitué une rupture mais un tournant" à l'image de celui opéré par François Mitterrand en 1983 ou Jacques Chirac en 1995, estime Frédéric Dabi.

Mais si, pour ses deux prédécesseurs, il s'agissait d'un "tournant vers plus de rigueur", Emmanuel Macron a lui "clairement lâché du lest", souligne le directeur général adjoint de l'Ifop. "Quand on observe les premières réactions, on voit qu'il a enfoncé un coin chez les 'Gilets jaunes' sans empêcher pour autant à ce stade le mouvement de se poursuivre".

"Est-ce qu'avec son mea culpa il va réussir à récréer du lien avec l'ensemble des Français? Réponse dans quelques jours", ajoute Frédéric Dabi qui prévient : "une déclaration aussi forte soit-elle ne modifie pas une situation d'impopularité".

Pour Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion d'Harris Interactive, moins qu'un véritable tournant, il s'agit davantage d'un "aménagement".

Le chef de l'Etat a "fait des gestes sociaux", souligne-t-il, mais "il ne revient pas sur la question de l'impôt sur la fortune" et reste flou sur la manière dont il entend renforcer la lutte contre l'évasion fiscale et mettre à contribution les entreprises.

"L'enjeu des prochains jours et des prochaines semaines va être de voir comment les propos d'Emmanuel Macron seront suivis d'effets", notamment en matière de modification du mode de gouvernance et de la prise en compte des corps intermédiaires.

PERTE DE CRÉDIBILITÉ?

Au-delà du court terme et de l'impact sur le mouvement des "Gilets jaunes", se pose la question de la capacité du chef de l'Etat à poursuivre son train de réformes.

"Nous répondrons à l’urgence économique et sociale par des mesures fortes, par des baisses d’impôts plus rapides, par une meilleure maîtrise des dépenses plutôt que par des reculs", a-t-il insisté lundi soir, citant notamment les réformes "indispensables" des retraites, de l'assurance chômage et de l'Etat.

"Le président veut appliquer son programme mais les partenaires sociaux savent maintenant que le programme qui était réputé indiscutable peut être discuté", relève Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management. "En terme de crédibilité cela change la donne."

"L’enjeu des prochaines semaines", notamment la réussite du débat national de trois mois souhaité par l'exécutif, sera "donc déterminant", a-t-il ajouté. "Les cartes sont à l’Elysée."

(Edité par Yves Clarisse)

12 commentaires

  • 11 décembre 18:03

    Cet article existe un coup sur deux...comme c'est amusant...;-(((


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