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Le tireur présumé de Christchurch en détention et inculpé de meurtres
information fournie par Reuters 16/03/2019 à 10:59

LE TIREUR PRÉSUMÉ DE CHRISTCHURCH EN DÉTENTION ET INCULPÉ DE MEURTRES

LE TIREUR PRÉSUMÉ DE CHRISTCHURCH EN DÉTENTION ET INCULPÉ DE MEURTRES

par Charlotte Greenfield et Praveen Menon

CHRISTCHURCH/WELLINGTON (Reuters) - L'auteur présumé des fusillades contre deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a été inculpé de meurtres et sera maintenu en détention provisoire jusqu'à sa comparution devant la Haute Cour le 5 avril prochain, a fait savoir samedi la justice néo-zélandaise.

Brenton Harrison Tarrant, un ressortissant australien âgé de 28 ans qui a été identifié comme un suprémaciste blanc, est accusé d'avoir abattu 49 personnes et blessé plusieurs dizaines d'autres vendredi à l'heure des prières dans deux mosquées de Christchurch.

Il est apparu samedi menotté et vêtu d'une tenue de prisonnier blanche devant le tribunal du district de Christchurch, sans s'exprimer durant l'audience. Son avocat commis d'office n'a pas demandé de mise en liberté sous caution.

Des chefs d'inculpation supplémentaires devraient être retenus contre Tarrant, a indiqué la police.

Jamais la Nouvelle-Zélande n'avait connu une telle tuerie de masse, qualifiée d'acte terroriste par la Première ministre Jacinda Ardern. Le niveau d'alerte a été relevé à son maximum.

Muni d'une caméra, le tireur a diffusé une partie du carnage en direct sur les réseaux sociaux après avoir publié un "manifeste" de plusieurs dizaines de pages sur un forum de discussion dans lequel il dénonce les immigrants, qualifiés d'"envahisseurs".

La vidéo, qui a largement circulé sur internet, montre le tireur se rendre en voiture devant une des mosquées visées, où il pénètre en ouvrant le feu sur les fidèles.

LE TIREUR VOULAIT MENER D'AUTRES ATTAQUES

D'après le récit fait samedi par la police, il a fallu sept minutes au tireur présumé pour se rendre de la première à la seconde mosquée ciblée, située dans la banlieue de Linwood. Le suspect a été appréhendé à bord d'un véhicule, dans lequel il transportait des engins explosifs, 36 minutes après le premier appel reçu par les autorités pour leur signaler un incident.

La police a annoncé avoir placé en garde à vue deux autres personnes, dont l'implication restait à déterminée. On ne sait pas si d'autres tireurs ont pris part aux assauts.

Jacinda Ardern a déclaré samedi que le principal suspect avait prévu de mener des attaques supplémentaires. Elle a ajouté qu'il disposait d'un permis de port d'armes et avait utilisé cinq armes - dont deux semi-automatiques.

La Nouvelle-Zélande va modifier sa législation sur le contrôle des armes à feu, a assuré la Première ministre.

Aucun des suspects arrêtés par la police n'avaient d'antécédents criminels. Ils ne faisaient pas non plus l'objet d'une surveillance particulière de la part des autorités néo-zélandaises ou australiennes.

Quarante et une personnes ont été tuées dans la mosquée Al Noor, sept dans la mosquée du quartier de Linwood et un blessé a succombé à l'hôpital, a précisé la police.

Parmi les dizaines de personnes blessées, onze se trouvaient samedi en soins intensifs, ont dit des services médicaux.

"HORRIBLE MASSACRE", DÉPLORE TRUMP

De nombreux dirigeants à travers le monde ont exprimé leur tristesse et leur dégoût après cette double attaque.

Via Twitter, le président américain Donald Trump a dénoncé un "horrible massacre" et assuré que les Etats-Unis se tenaient aux côtés de la Nouvelle-Zélande.

Interrogé par un journaliste à Washington sur une menace possiblement accrue représentée par les suprémacistes blancs à travers le monde, Donald Trump a répondu que selon lui ce n'était pas le cas. "Je pense qu'il s'agit d'un petit groupe de personnes qui ont des problèmes très, très graves".

Dans son manifeste, le tueur fait l'éloge de Donald Trump, qu'il qualifie de "symbole du renouveau de l'identité blanche".

Un rescapé de la mosquée Al Noor a décrit le tireur sous les traits d'un homme blond, portant un casque et un gilet pare-balles. "Il avait une grosse arme à feu (...) Il est arrivé et a commencé à tirer sur tout le monde dans la mosquée", a expliqué Ahmad Al Mahmoud, qui dit s'être échappé en brisant une porte vitrée.

Facebook, cible de critiques après que l'auteur de la fusillade a diffusé en direct sur le réseau social les images du massacre pendant dix-sept minutes, a dit avoir pris des mesures pour retirer les copies des vidéos.

Les funérailles de plusieurs victimes, dont certaines étaient des ressortissants étrangers, étaient prévues samedi.

Des dizaines de personnes ont déposé des fleurs à proximité des deux mosquées de Christchurch, où s'est rendue samedi la Première ministre.

Venue à la rencontre de membres de la communauté musulmane dans un centre d'accueil de réfugiés à Christchurch, Jacinda Ardern a déclaré qu'elle garantirait la liberté de religion. "Je vous transmets un message d'amour et de soutien de la part de toute la Nouvelle-Zélande", a-t-elle dit.

Les musulmans représentent un peu plus de 1% de la population néo-zélandaise, selon le recensement effectué en 2013.

Avant ce vendredi, la fusillade la plus sanglante de l'histoire récente de Nouvelle-Zélande était survenue en 1990. Elle avait coûté la vie à 13 hommes, femmes et enfants, dans le village d'Aramoana. L'auteur de la tuerie avait été abattu par la police.

(Jean Terzian, Jean-Philippe Lefief, Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)

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