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Le service national universel explore des voies de traverse
information fournie par Reuters 13/02/2018 à 17:07

LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL EXPLORE DES VOIES DE TRAVERSE

LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL EXPLORE DES VOIES DE TRAVERSE

par Sophie Louet

PARIS (Reuters) - Le projet de "service national universel" qu'Emmanuel Macron est déterminé à mettre en oeuvre se vide de sa substance au fil des évaluations, s'orientant d'un ersatz de conscription militaire à un "parcours citoyen" empruntant les voies civiques existantes.

Après un premier rapport défavorable - non publié - des cinq inspections générales (administration, armées, finances, éducation, jeunesse et sports), la mission d'information de l'Assemblée sur le "SNU" avance une série de préconisations contredisant la volonté de l'exécutif de conférer un caractère obligatoire à cet engagement électoral de mars 2017.

Selon le rapport parlementaire, dont des extraits ont été dévoilés mardi par France Inter et Le Monde et dont Reuters a eu connaissance, les élus, pour des raisons budgétaires notamment, privilégient une amélioration des "dispositifs existants" avec trois Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a souligné mardi sur Radio Classique que le SNU serait "obligatoire" pour tenter de couper court aux divergences d'interprétation au sein du gouvernement, la ministre des Armées Florence Parly ayant parlé d'un service non obligatoire avant de le qualifier lundi de non "facultatif".étapes d'engagement sur une base "incitative".

Une première étape, dédiée aux 11-16 ans, prendrait la forme d'une "semaine annuelle de la Défense et de la citoyenneté", obligatoire, au sein des établissements scolaires.

L'ARMÉE N'EST PAS "UN CENTRE ÉDUCATIF"

La deuxième étape, selon les co-rapporteurs Marianne Dubois (Les Républicains) et Emilie Guerel (La République en Marche), serait "un rite de passage" pour les jeunes de 16 ans : une semaine soit en internat pendant les vacances scolaires, soit en "immersion" au sein d'une association. Un "passeport citoyen" serait remis à l'issue de cette période.

La dernière étape s'adresserait aux 16-25 ans pour les "inciter" à s'engager dans des cadres existants, comme le service civique rémunéré créé en 2010 pour "renforcer la cohésion nationale et favoriser la mixité sociale", avec à la clé des aides financières (logement, transports...) et des bonifications universitaires.

Les auteurs écartent le rôle prépondérant dévolu en théorie aux armées, ce qui n'est pas pour déplaire aux militaires, très perplexes depuis le début sur ce "creuset" citoyen. "Ce n'est pas notre vocation, on ne peut pas être une armée de combat et un centre éducatif", tranche une source militaire.

L'armée supervise déjà, avec des effectifs sous tension, le service militaire volontaire (SMV), un parcours d'insertion vers l'emploi pour les 18-25 ans lancé après les attentats de 2015.

La promesse d'un "service militaire obligatoire et universel d'un mois" s'est ajoutée sur le tard, en mars 2017, au programme d'Emmanuel Macron. Elle visait les "jeunes femmes et hommes aptes de toute une classe d’âge", dans les trois ans suivant leur 18e anniversaire, soit 600.000 à 800.000 jeunes. Le candidat d'En Marche évoquait alors "une expérience directe de la vie militaire, de ses savoir-faire et de ses exigences."

QUERELLE SÉMANTIQUE

Plusieurs sources politiques, à l'époque, avaient souligné l'influence du centriste François Bayrou, qui avait scellé une alliance avec Emmanuel Macron en février 2017 après avoir plaidé dans son livre-programme, "Résolution française", pour un "service civique universel", "idéalement au sortir de l'enseignement secondaire" afin "d'organiser un brassage".

"'Obligatoire', je ne sais pas ce que c'est. Parlons d'un service universel, un engagement personnel de tous sur le fondement des valeurs de la République", a déclaré mardi à des journalistes Jean-Jacques Bridey, président (LaRem) de la commission de la Défense de l'Assemblée.

"On peut toucher 600.000 jeunes d'une classe d'âge, compte tenu de ceux qui seront exemptés. Beaucoup d'adultes, issus de la réserve, du milieu associatif, pourraient encadrer."

"National, obligatoire, universel", a insisté Benjamin Griveaux, qui a refusé de se prononcer sur les modalités techniques du SNU, notamment la question de l'hébergement des jeunes. "C'est un moment de rencontre entre la jeunesse de notre pays et la nation, et en partie son armée, mais ça peut être aussi un engagement civique", a-t-il dit.

Le premier rapport "enterré", assurent plusieurs sources parlementaires, quel sort sera réservé au rapport d'information, qui sera finalement examiné mercredi avant sa publication le 21 février? "C'est normal qu'on réfléchisse", tempère Jean-Jacques Bridey.

Emmanuel Macron, qui exclut de "réinventer le service militaire", supprimé en 1997 par Jacques Chirac, a d'ores et déjà signifié qu'il se prononcerait sur la base des conclusions d'un groupe de travail attendues fin avril.

Le coût annuel de l'opération, qui pourrait connaître une première expérimentation en 2019, oscille selon les estimations entre deux et trois milliards d'euros.

(Edité par Yves Clarisse)

23 commentaires

  • 14 février 13:38

    Quel pécule pour les appelés 300 Eur/mois ? Fois 600 000 jeunes d'une classe d âge c est 0,5 Milliards Eur/an. Bravo. Il eut été plus utile de mettre la RN12 à 4 voies.


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