PARIS (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris pour exhorter le gouvernement à prendre des mesures concrètes contre les féminicides en France.
Plus de 70 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier, selon le collectif "Féminicides par compagnons ou ex".
"Ça suffit", a scandé la foule, réunie sur la place de la République à l'appel du collectif de familles et de proches de victimes de féminicides et de la Fondation des femmes.
"Stop féminicides", "le machisme tue" ou encore "la planète a besoin de femmes vivantes", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, au nombre de 2.000 selon les organisateurs.
Ils ont observé 74 secondes de silence en hommage aux 74 victimes recensées cette année par le collectif.
"Je demande au président, qui a parlé de cause nationale : qu'en est-il ?", a lancé la comédienne Muriel Robin, très impliquée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. "Combien coûte la vie d'une femme en 2019 ?"
Les initiatives se sont multipliées ces derniers jours en France pour réclamer à l'exécutif, qui a fait de l'égalité femmes-hommes la grande cause du quinquennat, des moyens humains et financiers plus importants.
Dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, un collectif de figures féministes a appelé Emmanuel Macron à prendre "cinq mesures immédiates", dont la "suspension de l'autorité parentale d'un père meurtrier le temps de l’instruction", l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires et la mise en place d'un "plan de détection systématique des violences à l’hôpital".
Cent cinquante sénateurs ont par ailleurs poussé un cri d'alarme dans une tribune publiée vendredi dans Libération, estimant qu'"à ce rythme" les femmes tuées seraient "140 à la fin de l’année", une perspective "inacceptable".
Selon le ministère de l'Intérieur, 130 femmes sont mortes en 2017 en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016.
Le gouvernement, par la voix de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, a assuré à plusieurs reprises qu'il mettait "tout en oeuvre pour qu'enfin ces chiffres baissent".
(Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)
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