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Découverte d'une tombe étrusque en Corse, "chaînon manquant" d'une civilisation
information fournie par Reuters 27/03/2019 à 14:26

DÉCOUVERTE D'UNE TOMBE ÉTRUSQUE EN CORSE

DÉCOUVERTE D'UNE TOMBE ÉTRUSQUE EN CORSE

par Paul Ortoli

ALERIA, (Haute-Corse) (Reuters) - Une partie du voile qui recouvre l'histoire de la civilisation étrusque vient de se lever en Corse, avec la découverte sur un terrain privé d'une chambre funéraire contenant un squelette et de nombreux objets d'une richesse archéologique inédite.

Une équipe de l'Inrap (institut national de recherches archéologiques préventives) a mis au jour un hypogée (sépulture souterraine) daté du IVe siècle avant J.-C. selon les premières expertises, sur le site d'Aleria, au lieu-dit Lamajone. La commune et ancienne capitale antique de l'île abrite un vaste site romain avec forum et amphithéâtre, à 70 km au sud de Bastia (Haute-Corse).

Le tombeau est placé au coeur d'une nécropole de plus d'un hectare, composée de milliers de tombes (essentiellement romaines) mise en évidence au mois de décembre 2017 ainsi que de deux voies de circulation antiques en galets.

"C'est en étudiant la nécropole romaine que nous sommes tombés avec surprise sur une tombe étrusque", a déclaré à Reuters Laurent Vidal, responsable d'opération à l'Inrap lors de la présentation à la presse du site.

A priori destiné à un "personnage de haut rang", le caveau contient des artefacts, "une quinzaine de vases en céramique similaires à des pièces étrusques et ce qui semble être un miroir ou un couvercle de coffret", a précisé sur place l'anthropologue Catherine Rigeade.

"C'est maintenant que le travail commence, car il nous faut accéder au squelette, recouvert du mobilier qui s'est effondré sur lui", a-t-elle ajouté. "De la civilisation étrusque, on connaît bien les objets, mais peu les sujets : ici, on a les deux".

Pour la scientifique, la découverte pourrait permettre d'éclairer la "continuité" entre la civilisation des Étrusques, née à l'âge de bronze en Toscane, et la République de Rome dans laquelle elle a été dissoute et assimilée au IIIe siècle avant J.-C.

TRACE D'UNE CORSE ÉTRUSQUE

Age, sexe, maladie, la science viendra dans les prochains mois au secours des archéologues avec "des méthodes proches de la police scientifique" pour faire parler les vestiges d'Aleria, selon Franck Leandri, directeur des affaires régionales culturelles (Drac).

Plus de deux cent objets ont d'ores et déjà été inventoriés au coeur de cette nécropole, selon l'Inrap, parmi lesquels "une centaine de vases complets datés du IIIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère."

"Une découverte d'une telle importance est exceptionnelle et n'a pas été réalisée en France depuis les fouilles menées dans les années soixante à quatre-vingt, non loin, sur le site de Casabianda, par Jean Jehasse: elle nous permet de comprendre les pratiques funéraires antiques", poursuit Laurent Vidal, citant les "inhumations en fosse, les bûchers funéraires avec urne intacte ou les sépultures en coffrage de bois cloutés".

Selon l'Inrap, "Aleria atteste non seulement de relations privilégiées avec l'Etrurie (territoire des Étrusques, actuelle Toscane, NDLR), mais également la présence stable d'une population étrusque".

"La découverte de cette sépulture est le chaînon manquant permettant de reconstituer un rite funéraire étrusque mais elle renforce aussi l'idée, qu'avant la conquête romaine, (en -259), Aleria était une plaque tournante en mer Tyrrhénienne, au carrefour des intérêts étrusques, carthaginois et phocéens", conclut le conservateur Franck Leandri.

L'Etat a investi 1,5 million d'euros dans cette opération d'archéologie "sans précédent", souligne-t-il. La discipline qui connaît selon lui une véritable émulation dans l'île qui va bientôt inaugurer son quatrième musée dédié à son passé antique.

(Edité par Julie Carriat et Yves Clarisse)

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