Les assises ont des moments de comique involontaire, en dépit de la gravité des faits, du moment et des robes. C'est parfois le cas lors de la lecture à voix haute des messages nombreux (et en effet instructifs) qu'échangeaient Inès Madani et Ornella Gilligmann dans les deux mois qui ont précédé l'attentat manqué de Notre-Dame, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016. Des messages bourrés d'abréviations obscures, de « mdr », de « lol », de « j'te démonte », mais que le président ou le ministère public s'emploient à citer le plus consciencieusement possible. C'est encore le cas lorsque, à la barre, la plus proche amie d'Ornella Gilligmann, couverte d'un jilbeb noir, se prend à expliquer avec fougue et force détails que, le week-end des faits, elle n'a guère eu le temps de répondre à l'accusée, occupée qu'elle était à « se raser, alors qu'habituellement [elle s']épile » pour « préparer sa nuit de noces » avec un inconnu rencontré un mois plus tôt sur Periscope.Ornella Gilligmann, 32 ans aujourd'hui et mère de trois enfants, a été au c?ur des dernières journées d'audience. La ligne de défense de la jeune femme est simple : tombée éperdument amoureuse d'Abou Souleyman, le personnage de djihadiste qu'Inès Madani avait créé sur les réseaux sociaux, elle n'a fait que lui emboîter le pas et suivre sa volonté. Impliquée malgré elle ce soir-là, elle a déjoué l'attentat en s'assurant que du gasoil, et non de...
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