Henri Poupart-Lafarge s'y était préparé depuis quelques jours. Il avait compris que la Commission européenne allait mettre son veto au mariage d'Alstom et de Siemens, mais quand même? La journée du mercredi 6 février fut pénible. Le PDG de 49 ans a appris dans la matinée que le projet sur lequel il travaille depuis près de seize mois est à jeter à la poubelle. Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence, a sorti un carton rouge ; Alstom et Siemens repartent chacun de leur côté. Poupart-Lafarge a réuni ses troupes au siège du groupe à Saint-Ouen pour leur annoncer la nouvelle et clamer haut et fort - comme il le fait en boucle à la radio ou dans la presse depuis 24 heures -, qu'Alstom n'est pas en danger, bien au contraire. Que le constructeur ferroviaire est même en pleine forme (avec un carnet de commandes record de 40 milliards d'euros, du travail dans les usines pour les cinq prochaines années et un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros en 2018). Poupart-Lafarge a beau positiver et afficher son plus beau sourire commercial, il va bien être obligé d'inventer un nouveau destin pour Alstom, spécialiste du transport ferroviaire. Henri Poupart-Lafarge, ingénieur pur jus, aura vraiment connu, chez Alstom, toutes les turbulences possibles et imaginables qui peuvent toucher une entreprise. Il lui manquait la fusion avortée, c'est désormais chose faite.
Ingénieur, ce grand homme direct et pas guindé est diplômé...
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