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A Nantes, les femmes battues vont avoir leur "citadelle"
information fournie par Reuters 03/09/2019 à 19:23

NANTES (Reuters) - Un centre "unique en France" consacré à l'accueil des femmes battues va ouvrir le 25 novembre prochain à Nantes, a annoncé mardi la maire (PS) de la ville.

Les victimes pourront en effet être accueillies gratuitement avec leurs enfants, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, a précisé Johanna Rolland, au cours d'une visite de chantier organisée le jour-même du lancement du "Grenelle des violences conjugales" de Marlène Schiappa, lors duquel des mesures d'urgence ont été annoncées.

Baptisée "Citad'elles", ce lieu de 750 m² entend également proposer une approche pluridisciplinaire inédite, en regroupant dans un même endroit les professionnels en charge de la gestion de l'urgence jusqu'à la reconstruction de ces femmes battues.

Les autres structures comparables en France comme l'Institut de victimologie à Paris, la Maison des Femmes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ou encore le Centre d'accueil en urgence des victimes d'agressions (CAUVA) de Bordeaux (Gironde) sont d'abord des lieux de soins, avec une approche santé très marquée.

"Citad'elles sera ouvert en permanence car on ne peut pas demander à une femme de choisir le moment où éclate la crise de couple, l'heure à laquelle elle doit quitter le domicile conjugal", a expliqué mardi Johanna Rolland aux journalistes.

Situé au septième étage d'un immeuble neuf appartenant à la communauté urbaine, à proximité des transports en commun, le centre sera surveillé en permanence par des agents de sécurité. Il sera doté de dix-huit caméras de vidéosurveillance, de vitres teintées et de portes blindées, alors qu'un travailleur social avait été tué à Nantes en 2015 en s'interposant entre une femme et son ex-conjoint.

AVOCATS VOLONTAIRES

Un espace fumeurs est également prévu à l'intérieur de la structure, pour éviter que les victimes ne soient agressées au pied de l'immeuble, dans la rue, par leur conjoint. Des logements à proximité leur seront aussi réservés pour leur "mise en sécurité" en urgence, la nuit et le week-end.

Une "salle de ressourcement" et une autre où il est possible de s'allonger comme dans un spa, sur un fond sonore relaxant, ont aussi été imaginées.

"C'est un équipement très novateur, qui n'est pas une brique de plus dans ce qui existe déjà mais bien une clé de voûte", a déclaré pour sa part Philippe Grosvalet, président (PS) du conseil départemental de la Loire-Atlantique, qui va mettre des assistantes sociales et des médecins de la Protection maternelle et infantile (PMI) à la disposition de la structure.

Des avocats "volontaires mais sensibilisés à l'accueil de ce public particulier" assureront aussi des permanences, a indiqué Bruno Carriou, le bâtonnier du barreau de Nantes.

Un "travail" va également être engagé avec les services de police pour que les victimes puissent porter plainte directement dans l'enceinte de la structure, a précisé pour sa part Aïcha Bassal, adjointe au maire de Nantes en charge de l'égalité et de la lutte contre les discriminations.

Le centre Citad'elles, où travailleront en permanence treize personnes, pourrait ainsi accueillir 20.000 personnes par an, selon Johanna Rolland. "Beaucoup de ces femmes sont invisibles : une sur deux ne demande pas d'aide, et une sur quatre seulement porte plainte", souligne la maire de Nantes.

Il sera réservé aux femmes majeures dans un premier temps mais la question d'une ouverture de la structure aux adolescentes est ouverte, selon son adjointe Aïcha Bassal.

(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)

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