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13 soldats français tués au Mali dans une collision d'hélicoptères
information fournie par Reuters 26/11/2019 à 11:37

PARIS (Reuters) - Treize militaires français ont été tués lundi soir dans l'ouest du Mali dans la collision de leurs deux hélicoptères alors qu'ils effectuaient une mission d'appui à des commandos Barkhane engagés au sol contre des groupes djihadistes armés.

L'accident, l'un des plus rudes coups frappant le contingent Barkhane au Sahel depuis le début de l'opération en août 2014, s'est produit peu avant 20h00 (heure de Paris) dans le Liptako, région en proie à des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires meurtrières, précise l'état-major des armées dans un communiqué, à la suite d'une annonce de l'Elysée.

"Selon toute vraisemblance", ajoute l'état-major, une collision entre deux hélicoptères, un Tigre et un Cougar qui évoluaient à très basse altitude, serait à l’origine de l’accident.

"Ils participaient à une opération d’appui aux commandos de la force Barkhane qui étaient au contact de groupes armés terroristes", dit l'état-major.

"Engagés au sol depuis quelques jours, les commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos. Très rapidement, ils ont été renforcés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000", relate l'état-major.

Les soldats tués appartenaient à l'armée de Terre : il s'agissait de six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef.

L'hélicoptère de transport Cougar avait à son bord six commandos de montagne et un chef de mission, il était chargé de coordonner l'ensemble des moyens tout en étant en mesure d’intervenir pour assurer  l’extraction immédiate  d’un élément au sol, explique l'état-major.

Il est entré en collision vers 19h40 avec un hélicoptère d'attaque Tigre pendant une manoeuvre. Aucun des militaires embarqués dans les deux hélicoptères n'a survécu.

Des opérations de sécurisation de la zone de l'accident étaient toujours en cours mardi, ainsi que la mission contre les groupes djihadistes armés, a-t-on appris auprès de l'état-major.

LE "BOURBIER" SAHÉLIEN?

Le dernier décès d'un soldat français en opération au Mali remontait au 2 novembre. Le brigadier Ronan Pointeau, 24 ans, avait été tué par un engin explosif au passage de son véhicule blindé dans la région de Menaka, dans l'est du pays. Une action revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Sept des militaires tués lundi soir appartenaient au 5e Régiment d'hélicoptères de combat de Pau (Pyrénées-Atlantiques), quatre au 4e Régiment de chasseurs de Gap (Hautes-Alpes), l'un au 93e Régiment d’artillerie de montagne de Varces (Isère), l'un au 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol (Hérault).

"Une enquête est ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame", précise la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué.

Cet accident porte à 38 le nombre de soldats français tombés au Sahel depuis le début de l'opération Serval au Mali, qui a précédé en janvier 2013 l'opération Barkhane, selon des sources militaires et diplomatiques.

La France a déployé quelque 4.500 hommes dans le cadre de Barkhane dans la bande sahélo-saharienne, sur une zone grande comme l'Europe.

Face à la crainte d'un "bourbier", Emmanuel Macron a impulsé en juin 2017 le déploiement d'une force conjointe du G5 Sahel (Tchad, Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso) pour appuyer les efforts de l'armée française et relayer à terme cette dernière. Forte de quelque 5.000 hommes, la force du G5 Sahel peine toutefois à devenir pleinement opérationnelle et manque de moyens financiers et capacitaires.

Le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a estimé à plusieurs reprises qu'il faudrait au moins "10 à 15 ans" pour "régler le problème au Mali".

"La France ne peut pas en quelques mois, ni même quelques années régler un problème réparti sur un territoire très vaste, avec des gens qui sont au milieu des populations, qui les terrorisent", a-t-il notamment déclaré en juillet dernier sur CNEWS.

L'armée française concentre ses efforts depuis plusieurs mois sur le Liptako Gourma - environ un quart de la superficie de la France - qui s'étend sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

(Sophie Louet, avec Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey)

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