Une "mascarade" : la CGT quitte les négociations avec TotalEnergies
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/10/2022 à 09:06

La CGT a lancé la grève le 27 septembre, créant une pénurie de carburants et faisant tache d'huile sur d'autres secteurs.

( AFP / LOU BENOIST )

Alors que deux syndicats ont annoncé vendredi 14 octobre être sur la voie d'un accord avec la direction de TotalEnergies, les négociateurs de la CGT avaient, un peu plus tôt dans la nuit, quitté la table des négociations après 6 heures de réunion, dénonçant les propositions d'augmentations salariales faites par le groupe pétrolier.

Il s'agissait des premières négociations depuis le lancement par la CGT le 27 septembre de la grève qui a bloqué les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies en France, créé une pénurie de carburants et fait tache d'huile sur d'autres secteurs.

"Les propositions qui sont sur la table sont largement insuffisantes" , a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, dénonçant une "mascarade".

"Ça ne changera rien à la mobilisation"

Le négociateur a sous-entendu que les syndicats réformistes (CFE-CGC et CFDT) signeraient en revanche un accord : "On pense fortement qu'il y a des organisations syndicales, qui n’appelaient pas à la grève, qui vont être signataires de cet accord en espérant mettre fin au mouvement." Il a évoqué un "scénario à la Exxon", l'autre groupe pétrolier concerné par une grève dans ses deux raffineries françaises, et où les deux syndicats, majoritaires, ont signé un accord avec la direction, sans la CGT.

Mais, selon eux, les grévistes des sites TotalEnergies n'accepteront pas lors de votes vendredi l'offre faite par TotalEnergies. La CGT dit avoir fait une contre-proposition, qu'elle n'a pas dévoilée.

"Ces syndicats-là qui viendraient signer un accord au rabais, ça ne changera rien à la mobilisation, ça ne changera rien à l'état d'esprit et à la détermination des grévistes", a prédit Alexis Antonioli, avant de quitter l'esplanade pour aller dormir. Les deux négociateurs de la CGT, deuxième syndicat du groupe, ont ajouté que "si jamais la direction a envie de nous recontacter, elle a nos portables."