Tunisie: vers un vote sanction aux législatives?

information fournie par Le Point 28/08/2019 à 15:40

Gaafour. Cette petite ville sise dans le gouvernorat de Siliana, au nord-ouest, figure en bonne position au classement de l'indice de pauvreté : vingtième sur vingt-quatre. Des femmes que l'on qualifie de « rurales » sont rassemblées dans un café sommaire à ciel ouvert. Des tables de jardin, des sièges en plastique, l'ombre protectrice d'un olivier. Symbole de l'impéritie : l'aire de jeux qui porte mal son nom. Une balançoire rouillée, dépourvue de nacelles, tutoie un tourniquet déglingué. Le restant : une terre battue par le soleil. Elles ont le visage creusé par le travail dans les champs, les soucis. Elles disent tour à tour « l'absence de l'État, les enfants qui vont à pied à l'école durant des kilomètres, de maigres ressources, 75 dinars par mois, les crédits qu'on ne rembourse pas, les problèmes de santé qui s'aggravent faute de soins? ».Lire aussi Tunisie : deux élections décisives pour le monde arabeLire aussi Mehdi Jomaâ : « La Tunisie est une start-up démocratie »Immense potentielDe l'autre côté de la rue, une quinzaine de jeunes hommes profitent du mur et de l'ombre qu'il projette. Ils n'ont pas de travail et ils n'ont « aucun espoir d'en trouver ». Certains évoquent l'envie de partir, franchir la mer. Il n'est que neuf heures, mais le thermomètre s'envole. À trente kilomètres de là, à côté de Sidi Brouis, des habitants protestent. Ils ne sont pas raccordés à l'eau courante. « Je dois faire six...