Trump, Poutine, Erdogan...: 2017, année des "mâles alpha"

information fournie par Le Point 25/01/2017 à 10:17

L'investiture de Donald Trump, vendredi 20 janvier, illustre parfaitement l'ampleur d'un phénomène qui pourrait bien donner le ton à la politique internationale dans les années à venir : la montée en puissance de l'Homme fort. Le terme est utilisé de façon assez générale pour décrire les candidats au profil autoritaire, très portés sur l'ordre et la sécurité, déterminés à affaiblir les institutions et à concentrer le pouvoir dans l'exécutif. Ces dirigeants ont tendance à rejeter le pluralisme, soit l'idée même que le pouvoir politique est distribué entre plusieurs acteurs, gouvernementaux et non gouvernementaux. À la place, ils se proclament souvent comme seuls et uniques représentants du « peuple ».

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Recep Tayyip Erdogan en Turquie, Vladimir Poutine en Russie et Nicolás Maduro au Venezuela sont des exemples classiques d'hommes forts. Interpellant facilement leurs opposants pour les qualifier d'antipatriotiques, ils les attaquent en les accusant de servir des « intérêts étrangers ». Ces politiciens entretiennent ainsi avec soin et constance une forme morale d'antipluralisme. Les hommes forts se repaissent de la polarisation du pouvoir : une fois élus, les trois dirigeants cités ont décrit l'opposition comme illégitime, immorale et ont qualifié ses membres d'« ennemis du...