Trump dit que Poutine est "devenu complètement fou", menace de nouvelles sanctions
information fournie par Reuters 26/05/2025 à 14:44

(Actualisé avec déclarations de Macron)

par Guy Faulconbridge et Tom Balmforth

Le président américain Donald Trump a exprimé son profond mécontentement après les bombardements menés par la Russie en Ukraine au cours du week-end, estimant que son homologue russe Vladimir Poutine était "devenu complètement fou" et menaçant Moscou de nouvelles sanctions, tout en critiquant le président ukrainien Volodimir Zelensky.

L'Ukraine a déclaré lundi matin que Moscou avait lancé 355 drones et neuf missiles de croisière à son encontre au cours de la nuit, ce qui constitue la plus importante offensive de drones russe depuis le début de la guerre, selon un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne interrogé par Reuters.

Dimanche, en référence à l'attaque russe de la nuit précédente et parlant de Vladimir Poutine, Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social : "Quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement FOU !"

"J'ai toujours dit qu'il voulait TOUTE l'Ukraine, pas seulement une partie, et peut-être que cela s'avère juste, mais s'il le fait, cela mènera à la chute de la Russie !", a ajouté le locataire de la Maison blanche.

Donald Trump a également jugé que Volodimir Zelensky "ne rend(ait) pas service à son pays en parlant comme il le fait". "Tout ce qui sort de sa bouche cause des problèmes, je n'aime pas ça et il vaudrait mieux que ça cesse."

Moscou, réagissant lundi à ces déclarations, a remercié le peuple américain et Donald Trump pour leur aide dans les négociations de paix, évoquant cependant une possible "surcharge émotionnelle" du président des Etats-Unis.

"Il s'agit d'un moment crucial, qui est bien sûr associé à une surcharge émotionnelle de tout le monde et à des réactions émotionnelles", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L'armée de l'air ukrainienne a déclaré que l'attaque aérienne nocturne lancée par la Russie avait touché des cibles dans cinq localités mais n'a pas donné de détails, ce qui suggère des dégâts militaires.

"IL TUE BEAUCOUP DE GENS. ÇA NE ME PLAÎT PAS."

Selon des responsables, des bâtiments résidentiels et des installations industrielles ont été endommagés dans la région occidentale de Khmelnytskyi, qui abrite une base aérienne militaire et a été la cible de sept missiles de croisière et d'une multitude de drones.

Un garçon de 14 ans a par ailleurs été blessé dans la région d'Odessa, sur la mer Noire.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que son attaque avait touché des cibles de la base aérienne ukrainienne de Starokostiantyniv, dans la région de Khmelnytskyi.

Selon le Kremlin, les attaques visaient des cibles militaires et constituaient une réponse à des attaques ukrainiennes contre des cibles civiles russes.

La Russie avait lancé 367 drones et missiles sur le territoire ukrainien dans la nuit de samedi à dimanche, faisant au moins 12 morts et des dizaines de blessés.

Dans un message publié sur X, Volodimir Zelensky n'a pas directement répondu aux critiques de Donald Trump, mais a déclaré que le monde semblait consacrer plus d'efforts au dialogue avec Vladimir Poutine qu'à l'exercice d'une réelle pression sur le chef du Kremlin.

La Russie ne peut être contrainte que par la force, a-t-il ajouté, appelant à nouveau à des sanctions supplémentaires contre Moscou.

S'adressant à des journalistes à l'aéroport de Morristown, dans le New Jersey, Donald Trump a déclaré dimanche à propos de Vladimir Poutine : "Je ne sais pas ce qui ne va pas chez lui. Que lui est-il arrivé ? (...) Il tue beaucoup de gens. Ça ne me plaît pas."

Il a aussi évoqué la possibilité d'imposer davantage de sanctions à la Russie en réponse aux attaques actuelles.

Lundi, le président français Emmanuel Macron a déclaré que Donald Trump avait pris conscience des mensonges de Vladimir Poutine.

"Je pense que le président Trump réalise que lorsque le président Poutine au téléphone lui a dit qu'il était prêt à la paix, ou lorsque le président Poutine a dit à ses émissaires qu'il était prêt à la paix, il leur a menti", a-t-il déclaré lors d'un déplacement au Vietnam.

"Je salue la volonté américaine de paix, mais aujourd'hui il faut nous donner collectivement les moyens de l'imposer au président Poutine. Le seul moyen, c'est la menace de sanctions massives", a-t-il ajouté.

(Reportage Guy Faulconbridge et Dmitry Antonov à Moscou, Tom Balmforth et Yulia Dysa à Kyiv, Jeff Mason et Steve Holland à Morristown ; version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer)