TGV du futur : la mise en service est prévue fin 2024 entre Paris, Lyon et Marseille information fournie par Boursorama avec Media Services 12/09/2022 à 14:51
Dans ce "TGV du futur" - dit "TGV M" -, présenté vendredi 9 septembre et dont la mise en service est prévue fin 2024, SNCF et Alstom promettent notamment des rames hyperconnectées avec évidemment le wifi à bord, et des économies tous azimuts.
Un train modulable, connecté, économe et écologique. Vendredi 9 septembre, le constructeur ferroviaire Alstom et la SNCF ont présenté la prochaine génération de TGV, dont la mise en service est prévue fin 2024 entre Paris, Lyon et Marseille. Le nouveau train "va être le bras armé de notre développement de la grande vitesse en France et en Europe", a déclaré le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, lors d'une présentation sur un site d'essai d'Alstom à La Rochelle.
Tout blanc pour l'instant, ce nouveau TGV de présérie a fait quelques dizaines de mètres entre deux averses, poussé par un gros camion. Si l'intérieur de ses voitures à deux niveaux est encore vide, la motrice au nez allongé pour gagner en aérodynamisme est déjà en état de marche. Prête pour aller faire ses premiers essais, dans quelques semaines sur un site dédié en République tchèque.
La SNCF a pour l'instant commandé 115 exemplaires de ce nouveau train, 100 pour les liaisons intérieures et 15 pour l'international. Il y en a pour 3,5 milliards d'euros. "Il faut que nous soyons au rendez-vous de la croissance du train", a lancé Christophe Fanichet, qui veut aussi "garder une longueur d'avance sur les autres compagnies ferroviaires". "Nous avons prévu que ce TGV aille partout en Europe", a-t-il souligné. Le contrat lui permet de commander jusqu'à 200 rames.
Cette quatrième génération de TGV permettra de transporter 20% de passagers en plus que le matériel actuel. En configuration maximale, le nouveau train - long de 202 mètres - pourra accueillir 740 personnes.
Conçu dans le cadre d'un "partenariat d'innovation" conclu en 2016 entre les deux partenaires et longtemps désigné sous le nom de "TGV du futur", il est désormais appelé "Avelia Horizon" par Alstom et "TGV M" par la SNCF. "M" comme modernité, maîtrise des coûts ou modularité. Ce dernier point intéresse beaucoup la SNCF, puisqu'on pourra ajouter ou enlever des voitures en une nuit pour avoir des rames de 7 à 9 modules en fonction des besoins.
La SNCF pourra aussi changer la configuration intérieure pour transformer une voiture de première en seconde (et réciproquement), modifier le nombre de sièges, ajouter des espaces pour les vélos, etc. Promis, les personnes à mobilité réduites n'ont pas été oubliées, avec une salle accessible sans assistance. Les clients devraient disposer de plus d'espace, a relevé le directeur général de TGV-Intercités, Alain Krakovitch. "L'espace dans le train tout en étant plus nombreux dans le train, c'est un exploit!" Le bar sera "totalement révolutionnaire", assure-t-il, sans davantage lever le mystère.
"Une conception complètement nouvelle"
SNCF et Alstom promettent des rames hyperconnectées avec évidemment le wifi à bord, et des économies tous azimuts. Le "TGV M" doit consommer 20% d'énergie de moins et réduire ses émissions de CO2 de 32%. Il sera à 97% recyclable, contre 90% pour les générations actuelles, et 20% moins cher à l'achat. Alstom promet aussi 30% d'économies sur la maintenance, grâce notamment à des capteurs qui permettront de changer les pièces au bon moment. "C'est une conception complètement nouvelle", a résumé Jean-Baptiste Eyméoud, le président d'Alstom France. Le groupe a investi 50 millions d'euros dans les deux principales usines impliquées, Belfort et La Rochelle.
Certains regrettent que le nouveau bolide soit moins puissant que ses aînés. Mais il le sera largement assez pour rouler à 320 km/h, selon le constructeur. Et, nouveauté appréciable, une batterie doit pouvoir lui permettre de ne pas rester bloqué en pleine campagne en cas de défaut de l'alimentation électrique. Les premières rames doivent rouler entre Paris et le Sud-Est de la France à la fin 2024. Trop tard pour la vitrine des jeux Olympiques, donc, contrairement à ce qui était espéré. La faute au Covid-19... Les livraisons doivent ensuite être étalées jusqu'en 2032. Et peut-être même 2040 si la SNCF achète plus de rames.
Quand elle les aura toutes réceptionnées, les "TGV M" devraient constituer le tiers de son parc de trains à grande vitesse, a noté Alain Krakovitch. Il faudra d'ici là adapter les ateliers, vérifier que les quais sont à la bonne longueur et déplacer des pancartes d'arrêt dans les gares.