Spiri: il ne faut pas confondre désertion de la République et sécession des riches!

information fournie par Le Point 22/02/2018 à 10:10

« 1985-2017 : quand les classes favorisées ont fait sécession. » Sous ce titre provocateur, une note de la Fondation Jean Jaurès rédigée par Jérôme Fourquet souligne le recul de la mixité sociale dans nos villes comme dans nos écoles, et regrette la fin du service militaire ou la diminution de la place des colonies de vacances, creusets d'une société mixte. Il voit dans tous ces phénomènes une volonté de mise à distance des classes les plus favorisées, comme en témoignerait aussi l'essor de l'exil fiscal.

Bien sûr, le constat d'une panne de l'ascenseur social, d'un sentiment de déclassement, d'une absence de méritocratie est réel. Bien sûr, cette note a le mérite de remettre la question sociale au centre du débat, face à une extrême droite qui la traiterait davantage sous l'angle migratoire, à une droite sous l'angle territorial, et à une gauche sous l'angle sociétal.

Mais contrairement à ce qu'écrit Jérôme Fourquet, il n'y a pas un éloignement si immense des attentes entre les plus favorisés et les classes moyennes et populaires. Je peux témoigner, en tant qu'élu, du c?ur de ce qu'il décrit comme la France favorisée. De la même manière, les conclusions de La France périphérique de Christophe Guilluy n'ont pas résisté à l'analyse électorale : il y a des fractures, sociales comme territoriales, mais il n'y a pas pour autant deux France irréconciliables, quel qu'en soit...