Sous-traitance : licenciements "abusifs", "sanctions illégales", la CGT dénonce les pratiques du prestataire de nettoyage de la fac de Jussieu information fournie par Boursorama avec Media Services 28/07/2022 à 10:31
Le syndicat dénonce entre autres l'absence de majoration des heures supplémentaires, ou encore l'augmentation des tâches attribuées aux 120 salariés qui assurent le nettoyage de près de 70.000 mètres carrés du site de Jussieu.
Alerte aux dérives de la sous-traitance. Après des licenciements "abusifs", des "sanctions illégales", la CGT dénonce les pratiques du service de nettoyage du campus universitaire de Sorbonne Université à Jussieu à Paris. "La présidente de l'Université assume de fermer les yeux, afin de minimiser les coûts du nettoyage", avance le syndicat lors d'une conférence de presse organisée par la CGT ce jeudi 28 juillet à Jussieu.
Après avoir participé à une première grève des agents de nettoyage en septembre 2021, Samy Souilamas, 48 ans, employé sur le site depuis treize ans, a été licencié mi-juillet. "Comme j'étais candidat aux élections professionnelles, l'entreprise a attendu l'expiration du délai de protection avant de me congédier", témoigne-t-il. C'est le quatrième licenciement depuis le début de l'année par l'entreprise de sous-traitance Arc-En-Ciel Environnement.
Un de ses collègues, qui a préféré garder l'anonymat, craint d'être le cinquième. Après avoir refusé un surcroît de travail, Arc-en-ciel lui a imposé une déduction sur son salaire de deux heures de travail en moins, des pratiques illégales au regard du code du travail. "On me demandait de faire le travail de trois personnes", raconte cet ancien gréviste. Pour plusieurs comités de la CGT, ces licenciements sont "abusifs", et s'ajoutent à la liste des engagements non respectés qu'avaient pris l'entreprise et l'université après deux grèves en moins d'un an.
Appel à la fin de la sous-traitance
Le syndicat dénonce entre autres l'absence de majoration des heures supplémentaires, le dépassement du plafond d'heures complémentaires pouvant être attribuées aux salariés en temps partiel et l'augmentation des tâches attribuées aux 120 salariés qui assurent le nettoyage de près de 70.000 mètres carrés du site de Jussieu.
Flexibilité sans limite, intimidations, humiliations... de tels procédés sont "monnaie courante" dans le secteur du nettoyage, explique la CGT, puisque les sociétés profitent d'une main d’œuvre bon marché, "corvéable à merci, qui maîtrise mal le français et connaît peu ses droits", dénonce le syndicat, qui rappelle que Arc-En-Ciel a déjà été condamnée 24 fois aux prudhommes.
La CGT appelle à la résiliation du contrat avec Arc-en-ciel et à la fin de la sous-traitance, qui génère par nature une compétition entre les entreprises de sous-traitance pour gagner les appels d'offre publics, quitte à rogner sur les salaires, s'alarme le syndicat. Contactées par l'AFP, le sous-traitant et l'université n'ont pas souhaité s'exprimer.