Soudan-Des corridors et des pauses humanitaires sont nécessaires, dit l'émissaire américain information fournie par Reuters 19/11/2024 à 16:09
Le Soudan a besoin de davantage d'aide humanitaire et plus rapidement, a déclaré l'envoyé spécial des États-Unis dans ce pays déchiré par la guerre, idéalement à travers la mise en place de corridors et de pauses humanitaires, telle que discutée avec les autorités gouvernementales lors d'une visite dimanche.
"Nous sommes heureux qu'il y ait eu un peu de progrès, mais nous devons voir bien plus que cela", a déclaré Tom Perriello lors d'un entretien. Cette déclaration fait suite à l'autorisation de vols en direction du Kordofan du Sud, une région particulièrement touchée par la famine, et au prolongement de la permission pour l'armée soudanaise d'utiliser le poste-frontière d'Adré, au Tchad, pour l'entrée au Darfour.
L'armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) sont enlisés dans un conflit depuis plus d'un an et demi, entraînant une famine sévère et la propagation de maladies à travers le pays. Les deux parties s'accusent mutuellement d'entraver les livraisons humanitaires, le FSR par le biais de pillages et l'armée par le biais d'obstacles bureaucratiques.
La mise en place de corridors et de pauses humanitaires fait partie des propositions présentées au chef du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, Abdel Fattah al-Bourhan, et à d'autres membres des autorités lors d'une visite à Port-Soudan lundi, a déclaré Tom Periello, ajoutant que des progrès avaient été réalisés.
En octobre, le Conseil de souveraineté soudanais a trouvé un accord avec le gouvernement du Soudan du Sud permettant l'organisation de vols en direction de Kadougli afin de fournir de l'aide au Kordofan du Sud, une région tenue par les rebelles et en proie à une famine causée par le manque de livraisons humanitaires.
"Je pense que si on peut observer la même attitude lorsqu'il s'agit de mettre en place des corridors en direction d'endroits tels que Khartoum, Omdourman, Elgezira, El Fashir ou Sennar, je pense qu'on peut amener beaucoup d'assistance indispensable aux Soudanais les plus désespérés", a déclaré Tom Perriello.
Lors d'un discours prononcé mardi, Abdel Fattah al-Bourhan a néanmoins remis en doute la progression des pourparlers.
"Notre vision est claire pour tous ceux qui veulent nous aider. La guerre doit d'abord prendre fin, et les rebelles doivent quitter les zones occupées", a-t-il déclaré.
"Une fois que la vie civile est de retour, l'assistance pourra revenir et devenir accessible pour tous les Soudanais", a-t-il ajouté.
Les efforts menés par les États-Unis en vue d'amener l'armée et le FSR à la table des négociations ont jusqu'à présent été vains.
"Nous demeurons en communication active avec les dirigeants du FSR sur les négociations à la fois au sujet de l'accès humanitaire et de la paix", a déclaré Tom Perriello.
(Reportage Nafisa Eltahir, avec Khalid Abdelaziz, version française Pauline Foret, édité par Kate Entringer)