Royaume-Uni: le marché de l'emploi s'affaiblit avant des hausses d'impôts information fournie par Boursorama avec AFP 15/04/2025 à 14:02
Le nombre de salariés britanniques a reculé en mars, selon des données préliminaires publiées mardi, les entreprises commençant à être affectées par des hausses d'impôts annoncées et les taxes douanières américaines.
Selon l'Office national des statistiques (ONS), 78.000 salariés en moins ont été enregistrés en mars par rapport à février. Cette baisse fait suite à un recul de 8.000 emplois entre janvier et février.
Le taux de chômage est lui resté stable à 4,4 % sur les trois mois jusqu'à fin février.
Les salaires continuent pour leur part de progresser, avec une hausse annuelle des revenus de 5,9% sur les trois mois jusqu'à fin février.
Ces chiffres couvrent la période précédant l'entrée en vigueur ce mois-ci des hausses de cotisations patronales annoncées en octobre dans le premier budget du gouvernement travailliste.
Ils "apportent des preuves préliminaires selon lesquelles les entreprises ont commencé à réagir à la hausse des impôts", mais aussi à celle du salaire minimum, "en réduisant leurs effectifs", estime Ashley Webb, de Capital Economics.
Les entreprises critiquent depuis des mois ces hausses d'impôts, avertissant qu'elles pourraient freiner les embauches et limiter les hausses de salaires.
Pour Ashley Webb, l'emploi pourrait encore être affectée "par l'incertitude croissante liée à la gestion chaotique de la politique douanière américaine".
Donald Trump a annoncé des droits de douane de 10% sur le Royaume-Uni, dans le cadre de vastes hausses tarifaires qui visent aussi l'acier, l'aluminium ou l'automobile.
La Banque d'Angleterre (BoE) se retrouve dans une situation difficile, devant jongler entre une croissance des salaires toujours soutenue, une inflation tenace, et les risques qui pèsent sur l'économie.
Elle a récemment divisé par deux sa prévision de croissance pour 2025, en raison de l'augmentation des risques mondiaux, des droits de douane américaines et de l'incertitude qui pèse sur les entreprises britanniques.
En février, la BoE avait abaissé son taux directeur d'un quart de point, à 4,5%.