Revirement de Donald Trump : l'Allemagne va examiner la fiabilité de ses armements achetés aux États-Unis
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/03/2025 à 16:38

La question sur la pertinence de continuer à acheter des armes aux États-Unis est particulièrement aiguë depuis le revirement stratégique opéré par le président américain Donald Trump, qui s'est rapproché de la Russie et a menacé ses alliés.

Un F35 à Berlin, en Allemagne, le 5 juin 2024. ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Les États-Unis peuvent-ils déconnecter les F-35 à distance ? Washington collecte-t-il des données militaires chez ses clients ? L'allié américain peut-il suspendre la mise à disposition des pièces détachées ? Un journal allemand affirme jeudi 20 mars que le ministre de la Défense allemand prévoit une réunion d'experts sur la sécurité des systèmes d'armement américains achetés par l'armée allemande, la Bundeswehr. LE ministère n'a pas confirmé une telle initiative, alors que Donald Trump fait douter de la fiabilité de l'allié américain.

Selon les informations du quotidien , le ministre Boris Pistorius, qui a de bonnes chances de conserver son poste dans un prochain gouvernement dirigé par Friedrich Merz, va consulter des généraux, experts militaires et représentants du bureau d'approvisionnement de la Bundeswehr concernant la sécurité du matériel américain, déjà utilisé par l'armée ou commandé.

"L'accent sera également mis sur la fiabilité des avions de combat F-35" , précise le journal. L'Allemagne avait annoncé, après l'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie en février 2022, un projet d'achat de 35 avions de combat F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer une partie de sa flotte de Tornado vieillissante.

Interrogé par le quotidien, un porte-parole du ministère n'a pas confirmé cette réunion interne.

En réponse aux spéculations sur les fonctions d'arrêt secrètes des F-35 pouvant être exercées par les Américains, le porte-parole a précisé qu' il n'était "pas possible d'arrêter les F-35 à distance" . Cependant, les détails concernant le fonctionnement des systèmes d'armes, l'approvisionnement et la connexion des données sont généralement secrets.

Se tourner vers les constructeurs européens

La question sur la pertinence de continuer à acheter des armes aux États-Unis est particulièrement aiguë depuis le revirement stratégique opéré par le président américain Donald Trump, qui s'est rapproché de la Russie, et ses menaces d'agression contre le Canada et le Groenland. Le débat est particulièrement vif au Danemark, le Groenland étant un territoire autonome de ce pays européen.

Le futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui veut investir massivement dans le réarmement de l'Allemagne , a récemment déclaré que les futurs contrats de défense devraient aller si possible en priorité aux constructeurs européens.

Début mars, le patron de la branche militaire de l'avionneur européen Airbus, Michael Schöllhorn, a mis en garde le futur gouvernement contre des commandes auprès d'industriels américains et émis l'espoir que Berlin commande davantage d'Eurofighter. Cet avion européen n'est toutefois pas conçu pour remplacer les Tornado comme porteurs d'ogives nucléaires américaines stationnées en Allemagne, a déclaré cette semaine Oliver Dörre, le patron du groupe Hensoldt, spécialiste de l'électronique militaire.

Pour cette mission, "il n'y a pas d'alternative au F-35", a jugé Oliver Dörre devant le Club de la presse économique de Francfort.