Réunion des argentiers du G7: Ukraine et droits de douane au menu information fournie par AFP 20/05/2025 à 17:30
Les grands argentiers du G7 se retrouvent mardi soir au Canada avec Kiev en invité spécial, et pour défi de dégager une position commune sur l'Ukraine et de lisser les tensions nées de la guerre commerciale initiée par Donald Trump.
Avant l'ouverture officielle de ce rendez-vous au coeur des Rocheuses canadiennes dans l'écrin du parc national de Banff, le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a invité son homologue ukrainien Sergii Marchenko.
Les deux hommes tiendront une conférence de presse.
Depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, les alliés du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) affichent un front désuni sur le soutien à l'Ukraine en guerre contre la Russie.
Réticent à tout prolongement de son aide financière et militaire à l'Ukraine, le président américain a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou.
Il s'est longuement entretenu lundi avec son homologue Vladimir Poutine, sans obtenir le cessez-le-feu réclamé par Kiev et les Européens.
L'Ukraine veut aussi convaincre Washington d'accentuer la pression sur Moscou via de nouvelles sanctions.
L'Union européenne (UE), qui a adopté mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou, a dit espérer une "réaction forte" de l'exécutif américain si Moscou campe sur sa position.
Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d'afficher un soutien sans équivoque à l'Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.
"Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l'Ukraine", a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, cité dans un communiqué.
"Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré", a dit mardi à des journalistes le ministère français de l'Economie.
- "Tendre la main" -
Un autre conflit - commercial celui-là - sera dans toutes les têtes à Banff.
Donald Trump a provoqué une onde de choc à travers le monde début avril en instituant des nouveaux droits de douane sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.
Il a depuis fait en partie marche arrière et scellé un accord commercial vanté comme "historique" avec Londres.
Mais les taxes sur les produits importés restent nettement plus élevées qu'avant son retour à la Maison Blanche, faisant craindre un ralentissement économique généralisé.
Les membres du G7 cherchent désormais à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent.
Tokyo a indiqué à l'AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec le secrétaire américain au Trésor sur "plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change" entre dollar et yen.
"Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l'intérêt de tous", a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l'UE continuait de "tendre la main" aux Américains.
Scott Bessent a semblé, à plusieurs reprises, infléchir les positions présidentielles. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés.
Au sein du gouvernement Trump, "il a montré qu'il pouvait être la figure raisonnable", note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d'analyses High Frequency Economics.
Le ministre reste toutefois "sous pression pour dérouler les promesses" du président, ajoute-t-il.
Selon un communiqué, Scott Bessent plaidera "pour remédier aux déséquilibres économiques mondiaux et aux pratiques déloyales au sein et à l'extérieur du G7" ainsi que sur "la nécessité de voir la croissance tirée par le secteur privé".