Ressortissants détenus: la France dépose plainte contre l'Iran devant la CIJ information fournie par AFP 16/05/2025 à 17:08
La France a déposé plainte vendredi contre l'Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour "violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire" concernant les deux ressortissants français encore détenus dans ce pays, a annoncé le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot.
Cécile Kohler et Jacques Paris "sont retenus otages depuis trois ans en Iran, détenus dans des conditions indignes qui sont assimilables à de la torture et sont privés de ce qu'on appelle les visites consulaires", a dénoncé M. Barrot sur la chaîne de télévision France 2.
Dans cette requête déposée vendredi, "la France dénonce les manquements graves et répétés de l’Iran à la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963", précise le Quai d'Orsay dans un communiqué.
"Cette convention protège notamment le droit de la France d’exercer effectivement sa protection consulaire au profit de ses ressortissants et le droit de ces derniers à bénéficier de cette protection", ajoute-t-il. Le ministre des Affaires étrangères français avait indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la sœur de Cécile Kohler.
La plainte devant la CIJ intervient alors que des négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien.
Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que les autorités françaises qualifient d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis dans des conditions extrêmement dures, à l'isolement, dans la prison d'Evine de Téhéran.
Ils sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré en mars.
Une vingtaine d'Occidentaux sont détenus en Iran, le pays étant accusé par les chancelleries européennes et des ONG de pratiquer une "diplomatie des otages".