Remise en cause des ZFE: l'exécutif réunit ce lundi 42 élus pour évoquer la qualité de l'air information fournie par Boursorama avec Media Services 12/05/2025 à 12:35
Le gouvernement plaide désormais pour un "dispositif très allégé" et une obligation pour les villes de Paris et Lyon.
Engager un "dialogue constructif", c'est l'objectif fixé par François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique qui accueillent ce lundi 12 mai le " Roquelaure de la qualité de l'air ".
Initiées en 2019 et étendues en 2021, les ZFE entendent limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40.000 décès par an selon Santé publique France, en excluant certains véhicules en fonction des vignettes Crit'Air. Mais elles sont accusées par des élus de tous bords de pénaliser les ménages modestes.
Fin mars, un amendement a été adopté en commission dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique visant à abroger les ZFE, contre l'avis du gouvernement. Les travaux pour l'adoption du texte sont pour l'heure suspendus, le temps de faire de la place dans l'agenda législatif.
Mais la qualité de l'air, "ce n'est pas uniquement les ZFE": la réunion de ce jour vise justement à "dézoomer pour essayer de trouver des solutions ensemble" sur cet "enjeu de santé publique fondamental", ont expliqué vendredi 9 mai les cabinets des ministres de la Transition écologique, de l’Aménagement des Territoires et de la Santé.
"Je regarde en particulier la manière dont le leasing pourrait être en partie fléché sur ces zones où les collectivités locales décident de restrictions de circulation de très vieux véhicules", de plus de 15 ans (diesel) ou 20 ans (essence), a déclaré ce lundi matin Agnès Pannier-Runacher, lors d'un déplacement. "La pollution de l'air est responsable environ de neuf mois de vie en moins" a-t-elle ajouté.
Un "dispositif très allégé"
Agnès Pannier-Runacher, François Rebsamen et Yannick Neuder feront le point sur les données récentes sur la pollution de l’air et sur les impacts sanitaires et économiques qu'elle engendre pour "remettre les choses en perspective".
Leurs cabinets rappellent que la qualité de l'air s'est "très nettement améliorée" notamment au niveau des oxydes d'azote (NOX) qui ont diminué de 31% entre 2017 et 2023, en lien avec les politiques publiques mises en place autour de l'amélioration du chauffage urbain, notamment au bois, mais aussi avec le développement des transports en commun ou des pistes cyclables.
Ensuite, le gouvernement échangera avec les élus des 42 métropoles concernées par les ZFE en raison de leurs dépassements réguliers des seuils de particules fines recommandés par l'OMS.
L'idée est de "les écouter et d'engager un dialogue constructif" autour des "bonnes pratiques" - des élus ayant déjà mis en place les ZFE et ne "voulant pas revenir en arrière" doivent prendre la parole - et de "réfléchir aux outils à disposition pour lutter contre la pollution de l'air".
Concernant les ZFE, le gouvernement dit prôner désormais un "dispositif très allégé", avec une obligation uniquement pour Paris et Lyon , donnant aux autres collectivités la liberté de les mettre en place ou pas, avec une période d'adaptation jusqu'au 31 décembre 2026.