Réforme de l'assurance-chômage : le président du Medef plaide pour que "les chômeurs soient indemnisés moins longtemps", en période de "plein-emploi"

information fournie par Boursorama avec Media Services 30/08/2022 à 10:55

Geoffroy Roux de Bézieux s'est dit favorable au projet de réforme annoncé par Élisabeth Borne à l'occasion de l'université d'été du Medef. Il explique que le Medef pousse le gouvernement à s'inspirer de ce qui se passe dans d'autres pays, notamment au Canada.

Le président du Medef président Geoffroy Roux de Bezieux à l'Hippodrome de Longchamps le 29 août 2022. ( AFP / Eric PIERMONT )

Lors de son discours inaugural à l'université d'été du Medef, la Première ministre a expliqué que le gouvernement prépare une nouvelle réforme de l'assurance-chômage qui devrait être présentée dans les prochaines semaines par le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Invité sur BFMTV , mardi 30 août, le président du Medef a soutenu ce projet de réforme. "Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a un système qui date de 1958 et qui dans un certain nombre de cas n'incite pas quand le marché est favorable à reprendre un emploi. Parce que tout simplement, il y a des cas - et ce n'est pas stigmatiser les chômeurs que de dire ça - où ne pas travailler ou travailler en alternance avec des périodes de non travail est plus intéressant financièrement [...] qu'aller travailler", a estimé Geoffroy Roux de Bézieux.

Vers une modulation de la durée d'indemnisation ?

Le président du Medef s'est montré favorable à une modulation de la durée d'indemnisation en fonction de la conjoncture. " On pousse le gouvernement pour faire cette réforme qui s'inspire de ce qui se passe dans d'autres pays, notamment le Canada , où la durée d'indemnisation peut varier en fonction du nombre d'emplois disponibles", a précisé Geoffroy Roux de Bézieux.

Evolution du taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France depuis le 2e trimestre 2010, jusqu'au T2 2022 ( AFP / )

La réforme concernant l'assurance-chômage devrait donner lieu à une concertation avec les partenaires sociaux plutôt qu'à une négociation. Ainsi, les marges de manœuvre seront limitées pour les syndicats . "On sait déjà qu'on n'a pas le même diagnostic notamment avec la CFDT et on n'arrivera pas à conclure sur ce sujet-là. Ça ne sert à rien de mettre les partenaires sociaux dans une impasse pendant trois mois", a affirmé Geoffroy Roux de Bézieux.

"Laurent Berger fait le même diagnostic [...]. Quand on a une chance de trouver un accord, on discute, quand on sait à l'avance que les positions sont diamétralement opposées , ça ne sert à rien de faire semblant d'ouvrir une négociation", a-t-il ajouté.