Réduire le déficit va demander "un effort sur plusieurs années" et le dépassement des divisions politiques, selon le gouverneur de la Banque de France information fournie par Boursorama avec Media Services 03/02/2025 à 11:21
Le gouverneur préconise de maîtriser "toutes les dépenses publiques", sans pour autant "faire l'austérité". Il faut "freiner l'augmentation" des dépenses".
Redresser les finances publiques de la France va nécessiter de maîtriser "toutes" les dépenses publiques via "un effort sur plusieurs années" et de dépasser les divisions politiques, a estimé lundi 3 février le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
"Il faut avoir un budget qui réduit l'incertitude et qui réduit le déficit" , a-t-il déclaré sur franceinfo . "De ce point de vue-là, ce qui est présenté va dans la bonne direction, simplement c'est une première étape : une trajectoire de redressement économique suppose un effort sur plusieurs années pour avoir moins de dette et plus de croissance", a-t-il ajouté.
Pour faire adopter le budget de l'État, examiné lundi à partir de 16h à l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, ouvrant la porte à une motion de censure de gauche à l'issue incertaine.
"Divisés" et "myopes"
"Nous tendons à être divisés et puis nous tendons à être très myopes", a averti le banquier central. "Chaque parti politique a tendance à dire 'la responsabilité est chez les autres'. Tout le monde est pour les économies de dépenses, sauf chez lui. Eh bien là, on ne va pas y arriver."
Selon lui, il faut appliquer à l'économie ce qui a permis la réussite des Jeux olympiques de Paris et la reconstruction de Notre-Dame en 2024 : "Nous avons été unis et (...) prévoyants" .
"Il y a un certain nombre de leviers (...) si nous sommes unis et si nous travaillons sur plusieurs années, et pas seulement sur quelques jours", a souligné François Villeroy de Galhau, jugeant nécessaire de "maîtriser toutes les dépenses publiques", celles de l'État comme les dépenses locales et sociales.
"Il ne s'agit pas au passage de faire l'austérité et de faire reculer les dépenses, il s'agit de freiner leur augmentation", a-t-il expliqué.
Concernant l'annonce de Donald Trump d'imposer de nouveaux droits de douane contre la Chine, le Mexique et la Chine aux États-Unis, le gouverneur de la Banque de France l'a jugée "préoccupante" pour l'activité économique. En cas de décision similaire visant l'UE, il faut "être prêt à réagir" , a-t-il dit évoquant des "mesures de politique commerciale". Mais l'Europe doit surtout promouvoir "un agenda de croissance", a-t-il ajouté, avec davantage de simplification, d'innovation, d'intégration et d'investissements dans les technologies d'avenir.