Querelle de succession chez Volkswagen
"J'ai pris mes distances avec Winterkorn." C'est avec ces quelques mots cassants et totalement dépourvus d'émotion que Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de Volkswagen, a ouvert les hostilités il y a quelques jours. Le message est sans fioritures et sans ambiguïté : Ferdinand Piëch désavoue publiquement Martin Winterkorn, qui dirige depuis 2007 le premier constructeur automobile européen, et refuse qu'il lui succède. Piëch a choisi le magazine Der Spiegel , le 10 avril dernier, pour annoncer qu'il retirait sa confiance à son fils spirituel.
Jusqu'à ce que la guerre soit ainsi déclarée, tout le monde s'attendait chez Volkswagen à une passation de pouvoir tout en douceur : le contrat de Martin Winterkorn, 67 ans, expirerait à la fin de l'année prochaine. Le PDG passerait la main à un manager plus jeune et s'installerait tranquillement l'année suivante dans le fauteuil de Ferdinand Piëch à la tête du conseil de surveillance du groupe. La continuité serait assurée par ce manager expérimenté qui connaît Volkswagen comme sa poche puisqu'il y travaille depuis trente-cinq ans. Un scénario qui tombe aujourd'hui à l'eau.
Confiance brisée
Car Ferdinand Piëch est maître à bord et il tient à le faire savoir. D'ailleurs, il n'est pas n'importe qui ! Il n'est autre que le petit-fils du légendaire constructeur automobile Ferdinand Porsche, dit "Ferdinand le Grand", un inventeur passionné, sacré plus grand...