Quand l'alcool coule à flots à la SNCF, les usagers trinquent
C'est l'un des postes d'aiguillage de Paris-Ouest, parmi les plus importants d'Ile-de-France. Il gère - en un seul point de commande - une centaine d'itinéraires qui rayonne jusqu'à Rouen (Seine-Maritime). Un poste tout relais à transit souple, un PRS dans le jargon des cheminots, où l'aiguilleur doit être vigilant en permanence, car, contrairement aux postes d'aiguillage à la technologie plus récente, ici l'homme n'a pas encore été remplacé par l'informatisation et l'automatisation de l'ensemble du processus. L'agent SNCF qui, en février, a filmé ses camarades au "travail" n'est pas un délateur. Il a eu peur, six mois après l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge qui a causé la mort de sept personnes et en a blessé trente autres en juillet 2013, qu'une nouvelle catastrophe se produise. Il s'est d'abord tourné vers sa hiérarchie pour témoigner de la série de dysfonctionnements dont il était témoin : l'introduction d'alcool - comme on le voit sur cette vidéo - n'est pas le moindre. Une série de négligences qui pourraient être fatales, surtout aux heures de pointe. Mais ses supérieurs sont restés dubitatifs. "Rien de grave" Il a donc filmé une salle de travail, dédiée à un apéro au punch, dont la recette est ici détaillée : rhum-piment-citron. L'alcool est conservé dans une bouteille d'eau minérale. On se rince le gosier tout en jetant un oeil sur le poste d'aiguillage. Dans la séquence, un aiguilleur manque de faire...