Procès Kardashian: derniers "regrets" des "papys braqueurs", verdict ce soir
information fournie par AFP 23/05/2025 à 10:44

Kim Kardashian (C) sort du palais de justice de Paris après avoir témoigné au procès de son braquage, le 13 mars 2025 ( AFP / LEO VIGNAL )

Un spectaculaire braquage de superstar américaine en pleine Fashion Week de Paris, et neuf ans après, le verdict. La cour d'assises de Paris a donné une dernière fois la parole aux "papys braqueurs" de Kim Kardashian vendredi matin avant de se retirer pour délibérer, avec un verdict attendu dans la soirée.

Le président David De Pas a exceptionnellement laissé les 10 accusés - qui comparaissent tous libres et se sont présentés "presque à l'heure" pendant les quatre semaines de procès -, quitter le palais de justice pendant le délibéré.

Il leur a demandé de revenir "à 19H00", mais le verdict tombera sûrement plus tard.

Le "cerveau" présumé du braquage Aomar Aït Khedache, 69 ans, sourd et quasiment muet, a noté ses derniers mots sur son cahier, lus par son avocate: "Je demande pardon. Je n'arrive pas à trouver les mots. Je regrette beaucoup", a-t-il écrit, demandant ensuite "mille pardons" à son fils Harminy, qui avait conduit et récupéré son père et deux complices cette nuit du 2 au 3 octobre 2016.

Lecture d'avocat aussi pour Didier Dubreucq, 69 ans également, qui suivait une chimiothérapie en marge du procès pour un cancer mais a dû être hospitalisé : "Jamais au grand jamais je n'ai participé au vol de bijoux", a écrit "Yeux bleus", qui jure ne pas être le deuxième homme monté dans la chambre de Kim Kardashian pour la séquestrer et la dépouiller de neuf millions d'euros de bijoux.

Tour à tour les autres se lèvent pour dire une fois encore leur "innocence", ou s'excuser: "J'ai de nouveau que des regrets à vous offrir, je suis désolé, j'assume ce que j'ai fait", déclare Yunice Abbas, 71 ans.

Croquis d'audience représentant l'influenceuse Kim Kardashian (g), à côté de l'avocate générale Anne-Dominique Merville, le 13 mai 2025 au palais de Justice de Paris ( AFP / Benoit PEYRUCQ )

Contre lui et trois autres braqueurs présumés, l'accusation a requis mercredi 10 ans de prison, demandant à la cour de ne pas se fier à leur "rides rassurantes".

Au moment des faits, ce sont "des braqueurs chevronnés du grand banditisme" au casier judiciaire chargé, pas des "pieds nickelés". "La réalité, c'est qu'ils ont monté un coup et qu'ils ont réussi", a martelé l'avocate générale Anne-Dominique Merville.

- "Hi, I'm Kim Kardashian" -

Aomar Ait Khedache (au centre) au début de son procès à Paris, le 28 avril 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Retourneront-t-ils en prison ? Dans un coin de la salle d'audience est posée une grosse valise rose amenée par un accusé, au cas où.

Entre mercredi après-midi et jeudi soir, les avocats de la défense se sont succédé à la barre pour regarder les magistrats professionnels et surtout les jurés populaires dans les yeux, pour tenter de les convaincre et éviter que résonne ce soir "le cliquetis des menottes".

"A cet âge, une condamnation à de la prison ferme, c'est la perpétuité", a lancé Me Frank Berton. "Je vous demande d'être à la hauteur. Et il n'y a pas que moi qui vous le demande, madame Kardashian vous le demande", a-t-il soutenu.

Quand elle est venue témoigner la semaine dernière, la star a accepté les excuses de son client Aomar Aït Khedache.

"Je vous pardonne" même si "ça ne change rien au traumatisme", "je crois à la deuxième chance", lui a dit émue celle qui étudiait le droit depuis six ans et a enfin obtenu son diplôme, comme elle l'a annoncé jeudi sur les réseaux sociaux à ses 356 millions de followers.

La foule des grands jours - dont quelque 500 journalistes de tous les pays - était venue au palais de justice pour la voir en chair en et en os.

L'influenceuse Kim Kardashian au palais de Justice de Paris, le 13 mai 2025 ( AFP / LEO VIGNAL )

"Hi, I'm Kim Kardashian", s'est-elle présentée à la barre, dans une tenue parfaitement inhabituelle en ces lieux: robe tailleur noire haute-couture, et comme un pied de nez, un collier de diamants à trois millions de dollars et une bague ressemblant fortement à l'énorme caillou, "the ring", qu'elle exhibait en 2016 sur internet et que les malfrats lui avaient réclamé d'un fort accent français.

Pendant plus de quatre heures - elle avait fini par enlever discrètement ses talons - elle a décrit sa "certitude de mourir", d'être "violée" cette nuit-là, ses supplications pour qu'elle puisse revoir ses enfants.

Puis elle avait quitté la cour. Et repris le fil de sa vie postée sur Instagram, selfies de luxe devant le Ritz ou en péniche sous la Tour Eiffel, entre champagne et fourrures, à mille lieux de ses "papys braqueurs".