Pourquoi les attentats de Paris renforcent Assad

information fournie par Le Point 19/11/2015 à 09:28

C'est le seul chef d'État étranger à s'être démarqué du concert de condoléances adressées à François Hollande après les attentats de Paris. Profitant de la visite de parlementaires français samedi à Damas, Bachar el-Assad a fustigé « les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région, qui ont contribué à l'expansion du terrorisme ». Et d'ajouter, un brin provocateur : « On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit : ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère . »

Le président syrien a de quoi pavoiser. Les tragiques attaques de Paris contraignent la France à focaliser sa lutte en Syrie contre l'organisation État islamique, renvoyant aux calendes grecques tout départ du maître de Damas. « Notre ennemi en Syrie, c'est Daesh », a d'ailleurs souligné pour la première fois le président de la République lundi devant le Parlement réuni en Congrès en Versailles, même s'il a timidement rappelé que Bachar el-Assad « ne peut constituer l'issue d'une solution politique ».

Dès lors, la politique du « ni-ni » « ni Daesh ni Bachar el-Assad » prônée jusqu'ici par Paris est rompue. Si cette ligne s'est révélée intenable sur le long terme, qui plus est après le drame de vendredi soir, elle a mis en avant le rôle trouble de Bachar el-Assad dans l'essor de l'organisation djihadiste en Syrie. En effet, dès le début...