Pizzas Buitoni contaminées : un juge d'instruction s'empare du dossier
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/05/2022 à 09:57

Au total, 55 enfants et un adulte ont été contaminés, sans qu'un lien direct n'ait été établi à ce jour avec la consommation de pizzas, selon les autorités sanitaires.

( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )

Un juge d'instructions s'est vu confier jeudi 12 mai les investigations sur le scandale des pizzas Buitoni ( Nestlé ), contaminées à la bactérie E.coli et suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants, a-t-on appris auprès du parquet de Paris, confirmant une information de RMC .

L'information judiciaire a été ouverte notamment pour homicide involontaire à l'égard d'une personne, blessures involontaires concernant 14 personnes, mise sur le marché d'un produit dangereux pour la santé et mise en danger d'autrui, selon la même source.

Au total, 55 enfants et un adulte ont été contaminés, sans qu'un lien direct n'ait été établi à ce jour avec la consommation de pizzas, selon les autorités sanitaires.

Une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 22 mars au pôle santé publique du parquet de Paris, pour "tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d'autrui, blessures involontaires et homicides involontaires". Dans ce cadre, des perquisitions se sont déroulées le 13 avril dans l'usine de Caudry, dans le Nord, où étaient fabriquées les pizzas de la gamme Fraîch'Up incriminées, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine.

En février, les autorités sanitaires avaient été alertées par la recrudescence de cas d’insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli. Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch’Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d’un produit

Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch’Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit. Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n'interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry.

"Présence de rongeurs"

Des inspections y avaient pointé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage". Des manquements qui pourraient être à l'origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré jeudi que les autorités avaient pris toutes les mesures nécessaires dans l'affaire des pizza Buitoni contaminées à la bactérie E.coli. Le ministre réagissait sur BFMTV au témoignage du père d'un enfant décédé après avoir consommé une pizza surgelée de la marque du groupe Nestlé, et qui estimait qu'Olivier Véran "ne fai(sait) rien". Il s'est dit dévasté par le décès de ce petit Yohan". "C'est poignant, je m'associe pleinement à la douleur de ce père, a-t-il insisté. Dès que nous avons eu une alerte, nous avons déclenché une enquête d'hygiène. Lorsque j'ai vu les images de l'usine, je suis forcément scandalisé par ce que j'ai vu. Les lignes de production ont été immédiatement suspendues le 6 avril dans l'usine de Caudry, la justice a été immédiatement saisie, et la justice devra maintenant mener son enquête."

"Moi, je suis ministre de la Santé, a-t-il expliqué. Tout ce qui pouvait être fait en matière de conditions sanitaires, pour faire en sorte qu'il n'y ait pas d'autres cas de contamination, toutes ces mesures ont été prises immédiatement, dès qu'il y a eu l'alerte."