Patrick Toulmet: le «bad boy» de Macron

information fournie par Le Point 13/06/2019 à 11:05

La tension est montée au bout d'un quart d'heure. Dans la grande salle aux murs clairs du centre social de la Viste, un des quartiers nord de Marseille, les jeunes se lâchent. « On les trouve comment, les stages? ? Les patrons ne répondent pas ! » envoie l'un. « Vous nous dites de faire des formations, mais mon dossier a été refusé », renchérit l'autre. Face à eux, ce vendredi de juin, l'émissaire du président de la République calme le jeu. Il a vécu cent fois cette scène. « Les discriminations, je sais ce que c'est », rétorque-t-il du fond de son fauteuil roulant, où une polio contractée dans son enfance l'a collé. « Mais il faut vous remuer. Les lycées professionnels manquent de jeunes, il y a des places en CFA et on va avoir besoin de monde pour les épreuves des Jeux olympiques ici. » Un volontarisme en copier-coller de son ami Emmanuel Macron.Patrick Toulmet n'a pas rang de ministre, mais il est accueilli partout comme l'homme du président ? c'est presque mieux. Le chef de l'État l'a nommé l'an dernier délégué interministériel au développement de l'apprentissage dans les quartiers prioritaires de la ville. Un titre interminable créé sur mesure, qui n'avait jamais existé. Sa mission : descendre dans les cités sensibles, secouer les associations, les patrons et les élus locaux pour doubler le nombre d'apprentis d'ici à 2022. En matière de banlieues, l'exécutif peine à convaincre depuis l'enterrement du plan Borloo....