Olivier Roy : "Le burkini n'a rien de fondamentaliste"

information fournie par Le Point 22/08/2016 à 11:35

Les communes qui ont décidé de bannir le burkini des plages se multiplient. Cannes, Nice, Menton, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Le Lavandou, Cavalaire-sur-Mer, Cogolin, Le Touquet, etc. ont pris des arrêtés visant à interdire le port de tenues de plage couvrant la tête et le corps des baigneuses. Cette interdiction divise et suscite la polémique. Olivier Roy, politologue et spécialiste de l'islam, dénonce des amalgames et livre une analyse à rebrousse-poil des idées reçues. Dans une longue interview accordée à Francetv info, ce professeur à l'institut universitaire de Florence (Italie) estime que cette tenue de bain s'affiche comme « l'exemple même de la gentrification de la pratique religieuse musulmane dans l'espace occidental ». Olivier Roy explique en effet qu'il est lié à « l'ascension sociale de certaines musulmanes. Le porter représente une tentative, pour des femmes, plutôt jeunes, de poser un signe religieux sur une pratique moderne, c'est-à-dire la baignade en famille. »

De fait, ailleurs en Europe et dans le monde, le débat français surprend. À l'image de l'Espagne où personne n'envisage de bannir le burkini des plages.

« Une tenue moderne »

Certains détracteurs estiment que cette tenue couvrante de bain est un retour en arrière, pour Olivier Roy la réalité est différente : rappelant qu'il est d'invention récente, il explique que « le burkini est, au contraire, une tenue moderne,...