Nucléaire-L'Iran se dit prêt à négocier, mais pas sous la pression
information fournie par Reuters 14/11/2024 à 10:56

L'Iran est disposé à régler ses différends avec l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) concernant son programme nucléaire mais il ne négociera pas sous la pression, a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères après une rencontre à Téhéran avec le directeur de l'agence onusienne.

La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne plaident pour l'adoption d'une nouvelle résolution contre l'Iran lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA la semaine prochaine, ont dit des diplomates à Reuters. Ces pays européens, regroupés sous le sigle E3, reprochent à Téhéran son manque de coopération avec l'agence de l'Onu dans le contrôle du développement de son programme nucléaire.

Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, s'efforce depuis des mois d'améliorer les relations avec l'Iran pour parvenir à une meilleure surveillance de ses installations nucléaires et obtenir des explications au sujet de traces d'uranium trouvées sur des sites non déclarés.

"La balle est dans le camp de l'UE/E3. Disposés à négocier sur la base de nos intérêts nationaux et droits inaliénables, mais pas prêts à négocier sous la pression et l'intimidation", a écrit sur le réseau X le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, après sa rencontre avec Rafael Grossi à Téhéran.

Ces discussions se déroulent alors que Donald Trump s'apprête à redevenir président des Etats-Unis en janvier. Durant son premier mandat, les Etats-Unis se sont retirés de l'accord de 2015 conclu entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne, prévoyant un encadrement du programme nucléaire iranien en échange d'un assouplissement des sanctions internationales contre Téhéran.

Abbas Araqchi a qualifié son entretien avec Rafael Grossi d'"important et franc" tandis que le chef de l'organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Eslami, a dit qu'il avait été "constructif".

"En tant que membre engagé du Traité de non-prolifération (TNP), nous poursuivons notre pleine coopération avec l'AIEA. Les désaccords peuvent être réglés par la coopération et le dialogue", a ajouté Abbas Araqchi.

(Rédaction de Dubai, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)