Nouvelles Routes de la soie : après le retrait de l'Italie, Pékin fustige le "dénigrement" de son projet
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/12/2023 à 14:08

Ce projet d'un montant de 2.000 milliards de dollars vise à améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, et l'Afrique par la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels.

( AFP / PHILIP FONG )

Alors que l'Italie vient d'annoncer son retrait du colossal projet d'infrastructures chinois des Nouvelles Routes de la soie, Pékin a fustigé jeudi 7 décembre le "dénigrement" de ce partenariat controversé.

"La Chine s'oppose fermement au dénigrement et à l'affaiblissement de la coopération (autour) des Nouvelles Routes de la soie, et s'oppose à la confrontation et à la division", a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d'un briefing régulier. Le porte-parole n'a pas souhaité commenter directement la décision de l'Italie mais a souligné que plus de 150 pays participent à ce projet, lancé en 2013 sous l'impulsion du président Xi Jinping, ce qui en fait "la plus grande plateforme de coopération dans le monde" .

Il a rappelé que l'Italie avait envoyé en octobre des représentants au forum des Nouvelles Routes de la soie à Pékin, une preuve selon lui de "l'énorme attrait" et de "l'influence mondiale" du projet.

Un projet à 2.000 milliards de dollars

L'Italie s'est retirée de l'accord controversé avec la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie, quatre ans après l'avoir intégré, a indiqué mercredi une source au sein du gouvernement de Giorgia Meloni. Attendue depuis plusieurs mois, la décision de quitter ce projet pharaonique d'infrastructures maritimes et terrestres a été communiquée à Pékin il y a quelques jours, selon le quotidien italien Corriere della Sera . Rome s'est retirée de manière à "maintenir ouvertes les voies du dialogue politique", a indiqué à l' AFP la source gouvernementale.

Sans confirmer directement la nouvelle, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a déclaré mercredi que l'Italie cherchait à "relancer le partenariat stratégique" avec Pékin.

En 2019, l'Italie, ployant sous le poids de sa dette publique, est devenue le seul pays du G7 à participer à ce programme d'investissements massifs de Pékin, décrit par ses opposants comme un cheval de Troie destiné à obtenir une influence politique.

Cet ambitieux projet d'un montant de 2.000 milliards de dollars vise à améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, l'Afrique, et même au-delà par la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels. Ce programme est aussi critiqué à l'international pour l'endettement dangereux qu'il fait peser sur des pays pauvres.