Marches blanches dans le Var et à Marseille pour Hichem Miraoui, tué parce qu'étranger information fournie par AFP 08/06/2025 à 18:01
Quelque 2.000 personnes ont participé dimanche à deux "marches blanches" à Puget-sur-Argens (Var) et Marseille en hommage à Hichem Miraoui, quadragénaire tunisien tué dans le Var le 31 mai par un voisin français, un crime qualifié de terroriste et raciste par la justice.
A Puget-sur-Argens, là où s'est produit le crime, 1.600 personnes, selon la police, ont marché du salon de coiffure où travaillait la victime jusqu'à la mairie, derrière une banderole blanche où était écrit en vert "Repose en paix Hichem, un enfant au grand coeur adopté par le village".
"C'est une marche apolitique, un moment de recueillement", a souligné Majid Ellili, employé municipal de cette commune de 1.000 habitants, proche de la victime à l'origine de l'hommage.
"Il est hors de question qu'un tel crime raciste se reproduise sur le territoire français. Arrêtez de parler de l'immigration maghrébine, revenez sur vos bases, arrêtez de vous éparpiller sur les musulmans ou les Juifs, qu'on arrête tout ça et qu'on remette l’église au milieu du village", a-t-il exhorté.
"C'est un acte raciste et aujourd’hui on a de plus en plus de personnes qui pensent ça, les politiques doivent prendre leurs responsabilités", pointait Laïd Bouzetit, président d’une association de Cannes La Bocca.
"On n'a jamais eu un problème comme ça ici, je ne voudrais pas qu'on pense que Puget est un village raciste. C'est un acte raciste, oui, mais c'est un acte isolé. Ce n'est pas parce que tu votes RN que tu souhaites la mort de quelqu'un", s'indignait le docteur Lionel Courouge, médecin généraliste à la retraite après 40 années d'exercice dans la localité.
Julie Lechanteux, député RN de la circonscription, qui a obtenu près de 60% des voix dans la commune, avait fait le déplacement, ainsi que Dominique Sopo, président de SOS Racisme, ou encore les députés LFI de Marseille Manuel Bompard et Sébastien Delogu, et d'Avignon Raphaël Arnault.
Ces trois derniers avait déjà participé à une première marche blanche dans la matinée à Marseille, où 450 personnes, selon la police, ont défilé derrière une banderole "le racisme a de nouveau tué. Justice pour Hichem".
Parmi les marcheurs, un voisin de Hichem Miraoui, de nationalité turque, blessé par balles par l'assaillant à Puget-sur-Argens (Var) et qui portait un bandage à la main droite, ou encore Mouna Miraoui, cousine de la victime.
"C'est ignoble ce qu'ils ont fait, ce qu'il a commis. On demande justice", a-t-elle dit, retenant difficilement ses larmes.
"Ce n'est pas parce qu'on n'a pas la même nationalité ou la même religion qu'on doit détester quelqu'un ou se permettre de le tuer. C'est un être humain qu'on a tué. Qui était en plus très bien intégré là-bas", a-t-elle poursuivi.
"Nous mènerons le combat jusqu'au bout pour que toutes les responsabilités soient tirées, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, parce que ce racisme d'atmosphère, ce qui a visé Hichem, c'est un racisme, c'est une islamophobie, c'est une xénophobie", a dénoncéun avocat de membres de la famille d'Hichem Miraoui, Sefen Guez Guez.
Le 31 mai, vers 22H00, le suspect de nationalité française, Christophe B., 53 ans, a, selon le parquet antiterroriste (Pnat), "tiré à plusieurs reprises" sur son voisin, Hichem Miraoui, depuis sa voiture. Il avait publié avant et après son acte plusieurs vidéos sur Facebook à caractère raciste.
Incarcéré, il a reconnu son crime tout en contestant son caractère raciste et a été mis en examen jeudi pour assassinat terroriste en raison de l'origine.