Macron consulte en vue d'un prochain gouvernement "d'intérêt général", LFI n'ira pas information fournie par Reuters 06/12/2024 à 22:35
Emmanuel Macron a engagé vendredi des consultations avec les forces de "l'arc républicain" qu'il appelle de ses voeux en vue de la formation d'un nouveau gouvernement "d'intérêt général" dans "les prochains jours".
Lors d'une allocution radiotélévisée jeudi soir, suivie par 17,5 millions de téléspectateurs selon Médiamétrie, le chef de l'Etat a fermement exclu de quitter ses fonctions avant la fin de son mandat qui s'achève en 2027.
Depuis la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui a remis jeudi sa démission au président et est désormais chargé des affaires courantes, les appels à la démission vont croissant, particulièrement dans les rangs de l'extrême gauche, et quelques voix se font entendre en ce sens dans le camp macroniste.
Emmanuel Macron a imputé en partie la responsabilité de l'impasse politique actuelle, sans précédent depuis novembre 1962 et la démission du Premier ministre Georges Pompidou sous le coup d'une motion de censure, à "un front antirépublicain" de circonstance formé selon lui par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN).
Ces deux partis n'ont pas été conviés aux consultations politiques de vendredi, de même que les Ecologistes et le Parti communiste.
Le chef de l'Etat a évoqué jeudi soir les contours d'un futur gouvernement "représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer".
Emmanuel Macron devait d'abord recevoir les représentants de son camp (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons, radicaux, UDI) puis à 12h00 le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, son homologue du Sénat, Patrick Kanner, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Les représentants des Républicains (LR), parti dont est issu Michel Barnier, ont été reçus en toute fin d'après-midi.
Olivier Faure a déclaré que les socialistes étaient prêts à des "concessions réciproques" avec le camp présidentiel et LR.
LES DERNIERS DEVELOPPEMENTS
22h15 - Manuel Bompard député de Marseille et coordonateur de LFI, a annoncé sur X avoir été contacté par l'Elysée "en vue d’un rendez-vous ce lundi pour participer à des négociations gouvernementales avec la droite" et qu'il ne s'y rendrait pas.
"Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus. Nous en avons déjà tiré 156 amendements adoptés par l’Assemblée nationale dans le débat budgétaire. C’est pourquoi aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État", a-t-il écrit.
"Nous n’irons donc pas à l’Elysée ce lundi."
21h45 - Les Républicains (LR) ne voteront pas de censure à moins qui le Premier ministre ou certains de ses ministres soient issus de La France insoumise ou qu'il mette en oeuvre le programme du Nouveau Front populaire, a déclaré Laurent Wauquiez après avoir été reçu par Emmanuel Macron avec Annie Genevard, ministre sortante de l'Agriculture, Mathieu Darnaud , chef de file des sénateurs LR au Sénat, et l'eurodéputé François-Xavier Bellamy.
Plusieurs cadres dirigeants LR (Les Républicains) ont été reçus vendredi par Emmanuel Macron.
20h15 - Des représentants des Ecologistes seront reçus lundi à l'Elysée par le président Emmanuel Macron, annonce la formation politique dans un communiqué.
19h30 - Le Rassemblement national pourrait "tout à fait voter une nouvelle motion de censure", a déclaré la cheffe de file des députés RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, dans un entretien accordé au Figaro.
"Que personne ne pense que j’aurais dorénavant les mains liées. Je peux tout à fait voter à nouveau une motion de censure", a-t-elle déclaré tout en réaffirmant les "lignes rouges" qui pourrait entraîner une telle décision.
"Nos conditions sont celles que nous avons posées au mois de juillet. Michel Barnier ne les a pas respectées, ce qui a entraîné la présentation d’un budget qui a été censuré. Si le prochain Premier ministre n’a pas compris comment ça fonctionne, c’est à désespérer."
12h08 - La France insoumise, alliée au PS au sein du Nouveau front populaire (NFP), "n'a donné aucun mandat à Olivier Faure, ni pour aller seul à cette rencontre, ni pour négocier un accord et faire des 'concessions réciproques' à Macron et LR", écrit Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI, sur X.
11H50 - "Nous ne sommes pas venus dans une démarche d'accepter de participer à un gouvernement qui ne serait pas un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche", a déclaré Olivier Faure aux journalistes à son arrivée à l'Elysée pour des discussions avec Emmanuel Macron, aux côtés de Boris Vallaud et Patrick Kanner.
"Je m'inquiète du fait qu'il (le chef de l'Etat) n'ait pas encore appelé ni les communistes ni les écologistes qui ont pourtant fait part de leur volonté de participer à une démarche constructive", a dit le premier secrétaire du PS.
11h03 - Bruno Retailleau déclare sur X que "la droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clémenceau. Cette partie de la gauche qui pactisé avec les Insoumis, refusé de dénoncer les folles dérives des mélenchonistes après le 7 octobre, et voté une motion de censure irresponsable".
10h00 - Sur BFM TV, Marine Tondelier met en garde les socialistes contre un enfermement "dans un cercle de négociations qui exclut mécaniquement" les partis défendant les intérêts des "classes populaires".
09h38 - Le député (LFI) Manuel Bompard adresse un avertissement aux socialistes sur le réseau social X : "Eh oh, réveillez-vous! Respectez-vous! Respectez les électeurs!" "Gouverner avec ceux qui pensent qu'il y a en France 'des Français de papier' et que 'certains régressent vers leurs origines ethniques'"?, écrit-il en référence à des propos passés du ministre de l'Intérieur sortant Bruno Retailleau (LR).
08h35 - Sur franceinfo, Olivier Faure affirme que le PS est prêt à négocier avec le camp présidentiel et Les Républicains sur des "concessions réciproques".
"Je souhaite que nous puissions entrer en discussion et que nous puissions voir pour un contrat à durée déterminée (...). Il faut bien à un moment venir arracher un certain nombre de décisions en échange de compromis et de concessions réciproques."
"Je suis pour qu'il y ait un préfigurateur, quelqu'un qui puisse organiser la confrontation et je suis prêt à venir discuter de tous les sujets et voir ce qu'il est possible de faire sur une durée limitée qui permet de faire avancer le pays et de ne pas le mettre à l'arrêt".
Un "préfigurateur", rôle peu usité en France, a pour mission d'aider les partis politiques à s'entendre sur un accord de gouvernement et le nom d'un Premier ministre.
07h40 - "Le problème est de savoir si nous, les partis qui ont oeuvré au front républicain, serons capables d’empêcher le pays de sombrer dans l’abîme", souligne sur RTL le député européen Raphaël Glucksmann, cofondateur de Place publique.
"Il faut qu’on se mette autour d’une table et qu’on décide d’un contrat de législature. (...) Je suis prêt à me mettre sur la table avec tous les gens qui sont certains qu’il ne faut pas laisser le RN décider de la politique du pays."
07h40 - Emmanuel Macron "a forgé son propre arc républicain et il n'a pas beaucoup de flèches dans son arc", cingle Marine Tondelier sur RMC.
"Je pense que pour les personnes, les causes et les valeurs que nous défendons, tout ce qu'on peut faire pour s'interposer entre les politiques macronistes et les Français, nous devons le faire", déclare la secrétaire nationale des Ecologistes.
"Cela ne veut pas dire qu'on va aller gouverner avec les Républicains (...), ça veut dire qu'on pense que la solution doit être trouvée dans le cadre du front républicain."
(Rédaction de Paris)