Macron à la prison surpeuplée de Fresnes, sans presse

information fournie par Reuters 02/03/2018 à 18:51

MACRON À LA PRISON SURPEUPLÉE DE FRESNES, SANS PRESSE

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a rendu visite vendredi au centre pénitentiaire surpeuplé de Fresnes (Val-de-Marne), dont les mauvaises conditions de détention illustrent la crise des prisons françaises.

Accompagné de Nicole Belloubet et sans journaliste, le président devait s'entretenir avec les personnels et des magistrats.

Le chef de l'Etat s'exprimera mardi à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire d'Agen (Lot-et-Garonne) sur "le sens de la peine", un pan de la réforme que présentera la ministre de la Justice le 11 avril au conseil des ministres.

L'Etat est régulièrement critiqué et attaqué en justice pour les mauvaises conditions d'incarcération, notamment à Fresnes, dont le quartier maison d'arrêt comptait 2.630 détenus au 1er février pour une capacité de 1.320, soit une densité de 199%.

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, autorité administrative indépendante, y avait constaté "des violations graves des droits fondamentaux" et "des conditions de vie indignes".

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron "s'était engagé en faveur d'une exécution effective et lisible des peines et en faveur d'un développement des peines 'hors les murs', comme la peine de travail d'intérêt général", a souligné l'Elysée jeudi.

"Devant la Cour européenne des droits de l'Homme, au mois de novembre 2017, il s'est engagé à réformer le système pénitentiaire pour mettre fin à la surpopulation carcérale et permettre une détention digne", avait-on ajouté.

Le candidat Emmanuel Macron avait promis la construction de 15.000 places de prison pendant le quinquennat, un objectif ramené par Nicole Belloubet à 10.000 sur cinq ans et 5.000 supplémentaires par la suite.

Selon les chiffres mensuels publiés jeudi par la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP), près de 81.000 personnes étaient sous écrou en France au 1er février, dont près de 70.000 détenues et plus de 11.000 non détenues (dont plus de 10.700 sous surveillance électronique).

Le nombre de places opérationnelles était légèrement inférieur à 60.000 et le nombre de matelas au sol était de 1.569.

La densité moyenne des établissements pénitentiaires était de 116%, dont 141% pour les maisons d'arrêt où sont détenus les prévenus et certaines personnes condamnées.

Après un important mouvement social des surveillants de prison, Nicole Belloubet avait présenté fin janvier des mesures pour renforcer leur sécurité, accélérer les recrutements (1.100 d'ici 2021), augmenter leur rémunération et mieux prendre en charge les détenus radicalisés et violents.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Elizabeth Pineau)