Les enfants perdus du djihad

information fournie par Le Point 08/10/2014 à 18:12

"Quand tu liras ces lignes, je serai loin. Je serai sur la Terre promise, le Sham (1), en sécurité. Parce que c'est là-bas que je dois mourir pour aller au paradis." Adèle a griffonné ces quelques phrases sur une feuille qu'elle a glissée dans son livre préféré et s'est envolée pour la Turquie pour rejoindre la Syrie. L'adolescente de quinze ans a été emportée par cette folie contagieuse qui laisse croire que l'on peut tuer au nom d'Allah. Elle est le fil rouge du dernier ouvrage de l'anthropologue Dounia Bouzar (2), Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'enfer , qui croise le parcours de familles dont les enfants - essentiellement des jeunes filles - ont été endoctrinés par le biais d'Internet. "Le point de départ est souvent l'humanitaire, et puis un lien sur YouTube amène à d'autres sujets, explique l'auteur. Les vidéos de propagande rappellent les procédés d'endoctrinement des anciennes sectes. Ils mélangent le faux et le vrai dans chaque phrase et persuadent les jeunes que le monde n'est que mensonges et complots contre les plus faibles. Les jeunes en viennent à rejeter le monde réel. Ensuite, ils les font basculer dans l'idée que seule une confrontation finale sera salutaire." Ils ont été "choisis", "élus" Le double virtuel d'Adèle s'appelle Ouma Hawwa, Ève en arabe. Sur son profil Facebook, Ouma Hawwa porte le niqab - qu'Adèle dissimule sous son matelas -, collectionne des dizaines de photos de cadavres, d'enfants...

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