Les droits de douane US sont une "marche vers l'indépendance" pour l'Europe-Lagarde (BCE)
information fournie par Reuters 31/03/2025 à 09:26

Christine Lagarde, présidente de la BCE, s'adresse aux médias à Francfort

Les tensions commerciales avec les Etats-Unis sont le début d'une "marche vers l'indépendance" pour l'Europe, estime lundi Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

"On est à deux jours de modifications profondes sur le plan géopolitique et surtout géo-économique décidées par le président américain. Et je considère que c'est le début d'une marche vers l'indépendance", a déclaré sur France Inter Christine Lagarde, faisant référence aux droits de douane dits réciproques que les Etats-Unis entendent mettre en place à compter de mercredi.

"Lui (le président américain, Donald Trump), il appelle ça 'Liberation Day' aux Etats-Unis. Moi, je considère que c'est un moment où nous devons ensemble décider de prendre mieux notre destin en main. Et je pense que c'est une marche vers l'indépendance", a-t-elle insisté.

Donald Trump a déjà annoncé la semaine dernière la mise en place de droits de douane de 25% sur les importations d'automobiles aux Etats-Unis et de nouvelles surtaxes devraient toucher de nombreux autres secteurs à compter de mercredi, au risque de déclencher une guerre commerciale mondiale.

"Nous sommes dans un moment existentiel pour l'Europe. Nous devons absolument prendre en main les rênes maintenant", a martelé Christine Lagarde, estimant que la politique de Donald Trump en matière de droits de douane pourrait réduire cette année la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro d'au moins 0,3 point de pourcentage.

"Si on applique la réciprocité et si on répond avec des droits de douane qu'on appliquerait aux Etats-Unis, la baisse du PIB, c'est-à-dire, la richesse économique européenne, elle descend à au moins 0,5 point de pourcentage", a-t-elle ajouté, soulignant que tout cela est "entouré de beaucoup d'incertitude".

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)