Le Premier ministre slovaque repousse les critiques sur sa visite à Moscou
information fournie par Reuters 10/05/2025 à 11:34

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a repoussé vendredi les critiques sur sa participation aux commémorations de la Seconde Guerre mondiale à Moscou, expliquant que son pays souhaitait développer ses relations avec la Russie.

Robert Fico a rompu les liens avec l'Union européenne en se rendant à Moscou à la fin de l'année dernière, près de trois ans après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Il a rencontré le président russe Vladimir Poutine au Kremlin vendredi soir après le défilé sur la Place Rouge marquant le 80e anniversaire de la victoire alliée sur l'Allemagne nazie.

Le président chinois Xi Jinping était au nombre des dizaines de hauts responsables présents aux cérémonies, qui se sont déroulées en l'absence de la plupart des dirigeants occidentaux.

"En tant que chef du gouvernement, je tiens à vous assurer qu'il est dans mon intérêt d'avoir des relations pragmatiques avec la Fédération de Russie", a déclaré Robert Fico à Vladimir Poutine, selon les agences de presse russes.

Le dirigeant slovaque s'est dit opposé à la création de tout nouveau "rideau de fer".

"Considérons comme une plaisanterie enfantine tous les problèmes techniques auxquels nous sommes confrontés, créés par nos collègues de l’Union européenne", a-t-il dit en référence aux problèmes liés à l'interdiction par les pays de l'UE de laisser son avion emprunter leur espace aérien.

Vladimir Poutine a dit apprécier la présence de Robert Fico malgré les "obstacles logistiques qui ont été créés".

Kaja Kallas, la plus haute diplomate de l'UE, a désapprouvé la présence de Robert Fico aux cérémonies de Moscou. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a jugé pour sa part qu'assister à ce défilé et "applaudir le président Poutine" était "une honte."

Robert Fico a repoussé ces critiques, affirmant qu'il souhaitait rendre hommage aux soldats de l'Armée rouge soviétique qui avaient libéré la Slovaquie et qu'il était normal d'entretenir un dialogue avec d'autres dirigeants.

Le dirigeant slovaque a également déclaré à Vladimir Poutine qu'il était prêt à opposer un veto aux projets des 27 pays de l'UE visant à éliminer progressivement les achats d'énergie à la Russie si une proposition en ce sens était soumise à un vote unanime.

Selon les propositions de la Commission européenne attendues en juin, une majorité qualifiée des États membres devrait suffire - ce qui signifie qu'un ou deux pays ne pourraient pas bloquer le projet et que la Slovaquie serait probablement mise en minorité.

La Slovaquie et la Hongrie ont dit leur opposition au projet, ce que Robert Fico considère comme "purement suicidaire" économiquement.

(Reportage de Reuters ; version française Elizabeth Pineau)