Le parquet contre une condamnation de Lagarde

information fournie par Reuters 15/12/2016 à 17:45

LE PARQUET CONTRE UNE CONDAMNATION DE LAGARDE

PARIS (Reuters) - Le parquet général de la Cour de justice de la République a estimé jeudi que les débats qui ont eu lieu dans le cadre du procès de Christine Lagarde n'ont pas conforté une accusation "bien faible, voire incantatoire" à son encontre.

Il avait requis un non-lieu en sa faveur à l'issue de l'enquête la visant pour le rôle de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) dans l'arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008.

"Ces débats riches et utiles n'ont apporté aucun fondement propre à modifier" l'analyse du parquet général, a déclaré le procureur général Jean-Claude Marin. "Des questionnements, il en reste (...) des certitudes, je n'en discerne pas", a-t-il ajouté, soulignant la particularité de ce procès pénal "sans accusation".

"Ces audiences n'ont pas conforté des accusations bien faibles, voire incantatoires."

"C'est à la frêle limite entre le politique et le judiciaire que vous aurez à vous prononcer", a Jean-Claude Marin à la Cour de justice de la République (CJR), qui juge l'ex-ministre des Finances depuis lundi. "Encore faut-il que l'on puisse déterminer avec suffisamment de précisions les diligences que l'on attend d'un ministre dans l'exercice de ses fonctions."

Christine Lagarde est poursuivie pour des négligences présumées dans sa gestion du litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas, pour lequel elle a choisi la voie de l'arbitrage, puis renoncé à un recours.

La directrice générale du FMI est accusée d'avoir pris une décision "malvenue" allant à l'encontre "de l'avis répété" de l'APE et d'avoir renoncé de manière "précipitée" à exercer un recours contre la sentence.

Elle devrait être fixée sur son sort lundi. La Cour n'est pas tenue de suivre les réquisitions du parquet général. Elle encourt jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende.

(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)