Le Hamas libère quatre otages israéliennes contre des prisonniers palestiniens information fournie par Reuters 25/01/2025 à 10:58
(Actualisé avec remise à l'armée israélienne et retour en Israël)
par Maayan Lubell, Nidal al-Mughrabi et Dawoud Abu Alkas
Le Hamas a libéré samedi quatre femmes soldats enlevées lors de son attaque du 7 octobre 2023 en Israël et s'attend en échange à la libération de 200 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu entre le mouvement islamiste et l'Etat hébreu en vue de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.
Karina Ariev, Daniella Gilboa, Naama Levy et Liri Albag ont été remises à une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur une place de la ville de Gaza où s'était rassemblée une foule nombreuse tenue à l'écart par des dizaines de membres armés et masqués du Hamas et du Djihad islamique.
Souriantes, ces quatre jeunes femmes âgées de 19 et 20 ans ont été présentées sur une estrade derrière laquelle était tendue une banderole portant notamment le slogan inscrit en hébreu : "le sionisme ne vaincra pas".
Le CICR les a ensuite remises à l'armée israélienne, a annaoncé cette dernière. Elles ont été ramenées en Israël, où elles retrouveront leurs familles sur une base militaire proche de Gaza avant d'être transférées dans un hôpital du centre du pays pour des examens médicaux.
Le Hamas a dit s'attendre à obtenir en échange de ces quatre femmes la libération de 200 prisonniers palestiniens détenus par Israël, dont certains purgent des peines de prison à perpétuité. Le mouvement islamiste a ajouté que 70 d'entre eux ne seraient pas autorisés à rester dans la bande de Gaza ni en Cisjordanie.
Un responsable palestinien proche des négociations a déclaré à Reuters qu'une partie de ces prisonniers seraient libérés en Egypte. Certains resteront dans ce pays tandis que d'autres devraient être accueillis en Algérie, au Qatar ou en Turquie.
Karina Ariev, Daniella Gilboa, Naama Levy et Liri Albag ont été enlevées lorsque les combattants du Hamas ont pris d'assaut la base de Nahal Oz où elles étaient affectées à un poste d'observation en lisière de la bande de Gaza.
Il s'agit du deuxième échange de la sorte dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu le 15 janvier entre le Hamas et Israël pour la bande de Gaza et entré en vigueur le 19 janvier.
Trois Israéliennes ont déjà été libérées dimanche dernier après plus de 15 mois de captivité contre 90 détenus palestiniens et la dépouille d'un soldat israélien porté disparu depuis une décennie a aussi été restituée.
Dans le cadre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas relâcherait au total 33 otages, notamment des enfants, des femmes, des hommes âgés, des malades et des blessés.
Le sort des otages restants sera négocié dans le cadre d'une seconde phase, qui prévoit également le retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza.
Avant les libérations de ce samedi, Israël estimait que 94 otages restaient captifs dans la bande de Gaza, dont un tiers sont considérés morts.
Le Hamas a tué 1.200 personnes et enlevé plus de 250 otages lors de son attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, selon les bilans israéliens. La guerre menée en représailles par Israël a fait plus de 47.000 morts dans la bande de Gaza, selon les autorités sanitaires gazaouies liées au Hamas.
(Avec Andrew Mills à Doha, James Mackenzie à Jérusalem et Ali Sawafta à Ramallah, rédigé par James Mackenzie et Maayan Lubell, version française Bertrand Boucey)