«Le drame en Syrie n'est absolument pas terminé»

information fournie par Le Point 25/07/2019 à 15:41

Vingt morts, dont cinq enfants, tel est le triste bilan mercredi en Syrie des bombardements du régime syrien et de son allié russe près de la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb. Ultime bastion de la contestation dans le pays, où sont concentrées les dernières populations anti-Bachar el-Assad et les groupes rebelles ? dont Hayat Tahrir al-Cham (ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda) ?, cette région est sous le feu des frappes de l'aviation syrienne et russe depuis fin avril, faisant voler en éclats le cessez-le-feu négocié en septembre dernier par la Turquie (soutien de la rébellion) et la Russie.Ambassadeur de France à Damas de 2006 à 2009, Michel Duclos vient de publier La Longue Nuit syrienne : dix années de diplomatie impuissante (Éditions de l'Observatoire). Aujourd'hui conseiller spécial en géopolitique de l'institut Montaigne, il explique au Point pourquoi Bachar el-Assad n'a, selon lui, pas encore tout à fait gagné la guerre en Syrie.Le Point : Assiste-t-on à l'offensive finale contre Idleb ?Michel Duclos : Je ne crois pas que l'on assiste à une offensive finale, et ceci pour deux raisons. Tout d'abord, parce que le régime syrien n'a pas les moyens de mobiliser les forces nécessaires. En raison du manque de capacité militaire, les derniers combats que Damas a lancés dans la région n'ont pas tellement été couronnés de succès. Par ailleurs, la Russie ne souhaite pas lancer une grande opération militaire, car elle ne...